Il est 13h42 lorsque le président français Emmanuel Macron sort de l’avion. Il vient tout juste d’atterrir à l’aéroport de Berne-Belp, en prélude à sa visite d’État de deux jours en Suisse. Un déplacement routinier pour la France, une grande affaire pour la Suisse.
Depuis le matin déjà, la place fédérale de Berne est bouclée. Contrôles de sécurité, policiers sur les toits… un protocole précis régit toute la journée.
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Peu avant 15 heures, un haut gradé de l’armée contrôle une dernière fois la tenue des soldats, qui attendent sagement. Puis des lumières orange clignotantes illuminent la Bundesgasse. Le cortège du président français arrive! Emmanuel et son épouse Brigitte Macron descendent du véhicule avec un léger retard.
Reprises des discussions
Les relations entre la Suisse et la France n’ont pas toujours été au beau fixe. Depuis que la Suisse a opté pour l’avion de combat F-35 et dédaigné le Rafale français, les relations s’étaient dégradées. La France s’est sentie trahie. Mais depuis quelques mois, les discussions franco-suisses ont repris.
Tout est pardonné et oublié, donc? Mercredi après-midi, sur la Place fédérale, cela semble être le cas. Derrière la barrière de sécurité, la foule agite des drapeaux à croix blanche et bleu-blanc-rouge. Le président français doit avoir l’impression d’être une rock star. Emmanuel Macron salue, distribue des autographes et des bises.
Emmanuel Macron et Alain Berset se mettent à l’abri pour les hymnes nationaux. Mais ce ne sera pas nécessaire, le ciel s’éclaircit. Seul le vent fait tourbillonner les nombreux drapeaux près du Palais fédéral et les cheveux de l’épouse du conseiller fédéral Muriel Zeender Berset.
«Vive la France, vive la Suisse»
La visite se poursuit dans la salle des pas perdus du Palais fédéral. Le temps des discours officiels est venu. Alain Berset passe du cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard à Astérix et Obélix.
Emmanuel Macron insiste sur les valeurs communes de la Suisse, la paix et la démocratie. Pour finir avec éloquence: «Vive la France, vive la Suisse et vive l’amitié entre la France et la Suisse.»
Cette visite d’État a probablement coûté plus de 200’000 francs à la Suisse. En échange: des entretiens sur les relations bilatérales. Y compris sur la question de l’Union européenne, dont les relations avec la Suisse sont difficiles. La France va-t-elle se faire l’avocate de l’exception suisse?
Probablement pas. Les discussions durent certes, mais ce n’est qu’avec une demi-heure de retard qu’Alain Berset et Emmanuel Macron se présentent devant les médias. Le président français déclare que les discussions ont pris une bonne direction.
«La Suisse est une chance pour l’Europe, l’Europe est une chance pour la Suisse», lance-t-il en prenant congé d’Alain Berset avec une poignée de main et une accolade fraternelle. «Vive la France, vive la Suisse!». Ce président si souvent contesté dans son pays peut être heureux: l’Helvétie lui sourit. Et demain, direction Lausanne (à l’Université), puis Genève (au Centre européen de recherche nucléaire), avec une portion finale en train, dans lequel Emmanuel Macron rencontrera des entrepreneurs du numérique.