Violence verbale et physique
Des activistes interrompent à nouveau une conférence à l'Université de Genève

Des activistes LGBTQIA+ ont une nouvelle fois interrompu une conférence à l'Université de Genève, mardi soir. Musclée, l'intervention fait réagir l'alma mater, qui entend porter plainte.
Publié: 18.05.2022 à 16:01 heures
|
Dernière mise à jour: 18.05.2022 à 17:11 heures
Pour la deuxième fois en trois semaines, une conférence traitant du genre a été interrompue par des activistes à l'Université de Genève.
Photo: Keystone
Thibault Gilgen

Pour la deuxième fois en trois semaines, une conférence a été interrompue à l'Université de Genève. Selon 20min.ch, des activistes sont intervenus de manière assez musclée à la salle d'Uni Bastions alors qu'une vingtaine de personnes assistaient à une présentation du professeur français Eric Marty mardi soir. Venu de l'Université Paris-Diderot, celui-ci présentait son dernier ouvrage: «Le sexe des Modernes. Pensée du Neutre et théorie du genre.»

Comme son titre le laisse penser, l'ouvrage traite de l'évolution du concept de genre à travers l'histoire. Mettant fin à un débat, les militants s'en seraient pris à une professeure. Ceux-ci estiment qu'une femme blanche non trans ne peut pas légitimement prendre la parole sur cette thématique. Des violences verbales se sont produites, ainsi que des violences physiques. Il y aurait même eu une bousculade et le conférencier aurait été aspergé d'eau et de gel hydroalcoolique, tout comme une partie de l'assemblée.

«Les gens qui ont peur des livres sont rarement du bon côté de l'histoire»

L'Université de Genève indique qu'elle portera plainte et précise que certains activistes sont des étudiants de l'institution: «Il y a des règles dans la société, il y a des règles à l'Université, et l'on ne peut s'en affranchir, affirme Marco Cattaneo, porte-parole de l'alma mater. Il est inadmissible qu'un livre, dans une université, ne puisse pas être un objet d'études, qu'un groupe s'arroge le droit de penser qu'un livre ne peut pas être débattu. Les gens qui ont peur des livres sont rarement du bon côté de l'histoire.» Le communiquant précise aussi à nos confrères de 20 Minutes qu'il est «hors de question que les professeures soient poussés à s'autocensurer», affirmant par ailleurs que l'Université continuera d'organiser ce type de conférences.

Lors d'un autre événement interrompu fin avril, les activistes avaient affirmé que les discours transphobes n'avaient pas leur place à l'Université et que le débat était «un instrument des dominants pour canaliser la colère des dominés.es».

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la