C’est un véritable coup de théâtre! Un pharmacien vaudois empêché de pratiquer sa profession depuis janvier 2023 a changé de conseiller juridique pour choisir une vedette des milieux anti-vax: le controversé et médiatisé avocat français Fabrice Di Vizio. «Fini l’attentisme, on passe à l’action face à de graves accusations!», glisse celui-ci en primeur à Blick.
L’homme de loi s’était fait connaître du grand public durant la pandémie. Il avait assuré la défense du non moins décrié professeur marseillais Didier Raoult, célèbre pour avoir prescrit à ses patients de l’hydroxychloroquine contre l’avis des autorités médicales françaises.
Retour en terres vaudoises. Après des contrôles dans l’officine de l’accusé au début janvier 2023 et une première suspension du droit d’exercer de courte durée à son encontre, la pharmacienne cantonale puis le médecin cantonal avaient relevé plusieurs griefs et fautes pour demander une interdiction provisoire de pratiquer et l’ouverture d’une enquête administrative du Département cantonal de la santé. Une plainte pénale avait aussi été déposée en parallèle auprès du ministère public.
Fin janvier 2024, la conseillère d’État Rebecca Ruiz a fait connaître la décision administrative. L’interdiction du droit de pratiquer le métier de pharmacien durant un an a non seulement été confirmée, mais même prolongée d’une année de plus en raison de la gravité des faits reprochés et de la récidive malgré d’anciens avertissements. Un recours contre cette sanction a été fait dans les délais impartis.
Fabrice Di Vizio, vous défendez un pharmacien interdit de pratiquer en Suisse, qui fait face à deux procédures, administrative et pénale, ainsi qu’à une enquête de la Commission cantonale de Santé. Comment allez-vous vous y prendre?
Il y a deux choses principales problématiques à retenir dans cette affaire, selon moi. La distribution à ses clients sans ordonnances médicales d’ivermectine associé à l’antibiotique azithromycine, soit des traitements contre le Covid-19. Problème de forme ici, car il est pharmacien et non médecin. Ainsi qu’un problème de fond, sur le fait que ce seraient des molécules dangereuses, avec la question d’une éventuelle mise en danger de patients. Je constate que mon client a bien prescrit des médicaments sans avoir ou sans conserver les ordonnances médicales. C’est un fait qu’il a admis, donc nous n’allons pas nous battre sur ce grief.
Et sur le fond?
Ce pharmacien a délivré de l’ivermectine à des clients Covid-positifs, vaccinés ou non, et il a agi conformément à de la littérature scientifique sur ce sujet. À notre connaissance, il n’y a eu aucune conséquence négative. Je sais que les autorités vaudoises et suisses estiment que ce traitement est non éprouvé, et il n’y a pas consensus en la matière en effet. Cela me fait cependant sourire quand les autorités évoquent un risque d’«empoisonnement» dans la plainte alors que dans le même temps, elles ont fait la promotion de la vaccination sans suffisamment de recul sur le produit inoculé.
C’est vous qui le dites.
On est là face à une escroquerie intellectuelle majeure en avançant le slogan, notamment en France, «Tous vaccinés, tous protégés», alors qu’on les a mis en danger. Nous sommes face à un camp du bien, représenté par les gouvernements, face à un camp du mal qui prône des traitements dissidents. J’ajoute qu’il est aussi reproché à mon client d’avoir vendu de l’azithromycine alors qu’il s’agit d’un des antibiotiques le plus prescrit jusqu’en 2020 dans le monde entier, et même en vente libre dans certains pays. On est d’accord qu’il n’aurait pas dû le vendre sans ordonnance en Suisse, mais il faut alors le sanctionner que pour cela.
Contacté, le Conseil de santé (présidé par la conseillère d’État vaudoise Rebecca Ruiz) nous indique ne pas encore avoir rendu sa décision, en raison d’une «enquête complexe qui nécessite des investigations qui prennent du temps». L’instruction de l’enquête pénale suit aussi son cours au sein du ministère public. Tant le Département vaudois que les juges cantonaux avaient retenu en 2023 le risque de la part de l’accusé de «mettre en danger la santé publique», étant donné que «la remise d’un médicament non prescrit peut aggraver la maladie, entraîner un retard et générer des complications». FNT
Contacté, le Conseil de santé (présidé par la conseillère d’État vaudoise Rebecca Ruiz) nous indique ne pas encore avoir rendu sa décision, en raison d’une «enquête complexe qui nécessite des investigations qui prennent du temps». L’instruction de l’enquête pénale suit aussi son cours au sein du ministère public. Tant le Département vaudois que les juges cantonaux avaient retenu en 2023 le risque de la part de l’accusé de «mettre en danger la santé publique», étant donné que «la remise d’un médicament non prescrit peut aggraver la maladie, entraîner un retard et générer des complications». FNT
Cette accusation d’empoisonnement est donc le point sensible contesté?
Le sujet de l’empoisonnement est bien connu en France depuis le scandale sanitaire et politique du sang contaminé, en 1991. Il y a eu toute une doctrine sur la question également au niveau européen. Est-ce qu'empoisonner comporte un élément intentionnel de tuer? La réponse est oui! Il faudrait donc que les autorités vaudoises prouvent que mon client avait l’intention de tuer ses clients en leur délivrant de l’ivermectine, un anti-parasitaire très connu, et de l’azithromycine. Le délire est à son paroxysme dans cette affaire! Je constate aussi que le Département de la santé semble plus préoccupé par la notion de danger auquel des patients auraient été exposés que par la notion de l’efficacité. Mais quel est le médicament en France qui cause le plus de greffe hépatique?
Nous sommes tout ouïe.
Le paracétamol, vendu sans ordonnance. Quant à la vaccination générale prônée par les gouvernements durant la pandémie, elle s’est faite alors que le produit inoculé n’en était qu’à la phase 3 sur 4 des essais. (Ndlr: pour qu’une thérapie soit approuvée et commercialisée, elle doit passer par les trois premières phases d’études cliniques, ce qui a effectivement été le cas)