Les bitcoins auraient dû révolutionner notre façon d’acheter et de vendre. Mais quatorze ans plus tard, leur bilan est moins reluisant que ce que l’on aimerait. Non seulement le système financier international a à peine bougé, mais en plus, ces cryptomonnaies laissent derrière elles une empreinte carbone catastrophique.
Rien que l’année dernière, les transactions effectuées en bitcoins ont brûlé près de 115 milliards de kilowattheures d’électricité. C’est deux fois plus que la consommation de la Suisse sur la même année. En effet, chaque transaction a généré des émissions de près de 887 kilogrammes de CO2, révèle le calcul réalisé pour un nouveau rapport de la plateforme de devises Forex Suggest.
Or, environ 61% de l’électricité utilisée pour l’extraction de cryptomonnaies comme le bitcoin proviennent du charbon et du gaz naturel, estime l’université de Cambridge. Selon l’expert en blockchain Vlad Coroama de l’EPF de Zurich (EPFZ), les cryptomonnaies consomment même près de 0,5% de l’électricité mondiale.
Un système décentralisé énergivore
Comment est-ce possible? La plateforme Forex Suggest explique que si cette cryptomonnaie puise autant d’énergie, c’est à cause de son système décentralisé. Bitcoin a été le premier réseau à adapter aussi largement une méthode nommée le proof of work (ou «preuve de travail» dans la langue de Molière). Son but: décourager des usages malveillants pour prévenir des spams et des attaques.
En résumé, les cryptomonnaies sont minées, c’est-à-dire sécurisées par des opérations mathématiques, à l’aide d’ordinateurs. Et derrière chaque transaction, les mineurs de bitcoins se font concurrence pour savoir lequel d’entre eux sera le plus rapide à résoudre les problèmes complexes qui permettent les échanges. Or, ceux-ci se trouvent dans le monde entier.
Une méthode plus durable
Selon la plateforme spécialisée Futura Science, c’est cette méthode qui confère à une cryptomonnaie sa sécurité. Et donc sa valeur. Mais elle consomme une quantité telle d’électricité que le fondateur de Tesla, Elon Musk, a par exemple décidé en mai 2021 que son entreprise n’accepterait plus les bitcoins comme moyen de paiement.
Ethereum, la deuxième cryptomonnaie la plus utilisée, a d’ailleurs réagi. Elle a décidé en septembre dernier d’arrêter le minage et de passer à un système à faible consommation d’énergie. La méthode de la proof of stake, ou «preuve de participation», à laquelle elle fait désormais appel est un peu différente. Le réseau sélectionne avant une transaction une unique personne qui aura pour tâche de la sécuriser, ce qui permet d’économiser de l’énergie. En cas d’abus, celle-ci perd une partie de sa crypto-monnaie.