Dans la récente affaire qui entoure le conseiller fédéral Alain Berset, il y aurait du nouveau. Le socialiste ne serait pas le seul à avoir commis une erreur selon la «Sonntagszeitung«. Cette dernière rapporte que les autorités françaises auraient commis des fautes lourdes de conséquences lors de l’incident avec le ministre suisse de l’Intérieur.
«Hotel-Bravo-Tango-Oscar-Romeo, do you receive me?»
Le journal alémanique aurait pu écouter les enregistrements de conversations radio dans des archives en ligne. Et ses découvertes sont édifiantes: les autorités françaises auraient cherché à entrer en contact avec Alain Berset à 17h25 – soit une heure après qu’il ait survolé sans autorisation une zone interdite.
Pour ce faire, elles l’ont contacté par radio. Or, elles se seraient trompées dans la désignation de l’avion. Elles l’auraient interpellé en ces termes: «Attention, Hotel-Bravo-Tango-Oscar-Romeo, do you receive me?» Mais l’épellation était fausse: Hotel-Bravo-Tango-Oscar-Romeo correspond dans le langage de la radio aérienne à l’immatriculation de l’avion «HB-TOR».
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«D» et «O» confondus
Alain Berset n’a donc pas répondu. Son avion ne portait pas la désignation «HB-TOR», mais «HB-TDR», poursuit le journal. L’opérateur radio aurait confondu le «D» du Cessna avec un «O», suppose-t-il. Après environ 20 secondes, le message radio aurait été répété – mais avec la même erreur. Le conseiller fédéral n’a pas répondu.
Plus d’une minute plus tard, on pourrait entendre sur les enregistrements un opérateur radio, qui semblait irrité. Il aurait tenté pour la troisième fois: «Hotel-Bravo-Tango-Oskar-Romeo, do you receive me?» Mais de nouveau, pas de réponse.
Comme aucun contact radio n’avait pu être établi, l’intervention de la police aérienne avait été lancée à ce moment-là, comme les autorités françaises l’avaient confirmé il y a quelques jours.
«HB-TOR» n’existe pas du tout
Le journal alémanique a interrogé quatre pilotes et spécialistes de l’aviation. Trois d’entre eux n’auraient pas remarqué qu'un faux nom avait été donné. Dans un cockpit, on reçoit en permanence des messages radio avec des noms d’autres avions à consonance similaire, ont-ils expliqué. Il est possible que Berset ait ignoré les instructions des autorités uniquement parce qu’il pensait tout simplement ne pas être visé, concluent les auteurs de l'article. Qui vont plus loin en affirmant que les enregistrements sonores disculpent le Conseil fédéral.
Ni Alain Berset ni le département ne prennent position sur ces nouveaux développements dans l’article.
Zone militaire interdite
Le 5 juillet, le conseiller fédéral avait déclenché une intervention de l’armée de l’air française alors qu’il se trouvait en France à bord d’un avion privé. Il avait survolé une zone militaire interdite et n’a pas réagi aux instructions, si bien qu’un avion de combat français avait dû le forcer à atterrir, rapportait la «NZZ». Après avoir expliqué qui il était, il a pu poursuivre son vol. Mais depuis, Alain Berset est resté silencieux sur l’incident et son département n’a fait qu’une mince déclaration.
En Suisse, les réactions avaient été catastrophiques. On avait crié au traitement de faveur et certains avaient même réclamé la démission du ministre.