C'est une surprise, mais c'est officiel: Simonetta Sommaruga s'en ira à la fin de l'année. À peine la Bernoise a-t-elle annoncé, très émue, sa décision précipitée par l'état de santé de son mari, que le carrousel des candidats avait déjà commencé à tourner.
Si vous avez raté le début
Alors que tous les regards sont tournées vers les femmes socialistes, le premier nom que l'on peut presque écrire d'office sur la liste est pourtant celui d'un homme: le conseiller aux États zurichois Daniel Jositsch n'a jamais caché ses velléités de viser le Conseil fédéral. Issu de l'aile «réaliste» du PS, pour ne pas dire centriste, le haut-gradé à l'armée a tenté ces derniers temps de faire un pas vers la gauche. Par exemple en s'engageant pour le référendum Frontex ou l'initiative contre l'élevage intensif.
Si le PS zurichois veut rafler le siège du PS bernois, une candidature de la conseillère d'État Jacqueline Fehr est également envisageable. Elle avait déjà tenté d'entrer au gouvernement en 2010, mais elle avait dû s'avouer vaincue face à une certaine... Simonetta Sommaruga.
Les femmes ont la cote
Il y a douze ans, lors de la succession de Moritz Leuenberger, l'actuelle conseillère aux États bâloise Eva Herzog (60 ans) faisait également partie des candidates. Mais elle avait échoué dès l'établissement du ticket à deux du PS. Depuis, elle a brillé dans son demi-canton de Bâle-Ville en tant que directrice des Finances, ce qui lui a permis d'entrer au Conseil des États en 2019. Une revanche en vue?
En menant l'enquête au sein du PS, une tendance claire se dessine en faveur d'une candidature féminine. Le parti d'Alain Berset, qui s'engage fortement pour l'égalité, n'aimerait sans doute pas siéger au gouvernement avec deux hommes, même temporairement.
En raison de leur âge, Jacqueline Fehr et Eva Herzog devraient avoir un peu moins de chances d'être nommées par le groupe parlementaire. Le PS aime les jeunes et certains pays ont fait de bonnes expériences, comme par exemple la Finlande, où Sanna Marin est la cheffe du gouvernement à 36 ans, ou la Nouvelle-Zélande, avec sa Première ministre Jacinda Ardern. Ces deux profils ont apporté de la fraîcheur et un style moins conventionnel.
La Suisse romande est une option
Contrairement à la succession d'Ueli Maurer, où il a été clair dès le départ que son successeur viendrait d'outre-Sarine (femme ou homme), la Suisse romande a peut-être une carte à jouer. On peut citer ici Rebecca Ruiz, conseillère d'État vaudoise depuis 2019 après cinq ans au Conseil national.
Sa camarade de parti et de gouvernement Nurria Gorrite pourrait également se lancer dans le sprint. Si la piste romande est aussi «chaude», c'est qu'Alain Berset risque de se retirer après son année de présidence de la Confédération, en 2023.
De quoi aiguiser les appétits également au pays de la polenta: le Tessin. Marina Carobbio Guscetti pourrait également convoiter la succession de Simonetta Sommaruga, même s'il est peu probable qu'elle soit élue alors que son canton est déjà représenté par Ignazio Cassis.
Être Bernois, un désavantage?
Il sera intéressant de voir comment le PS bernois va réagir. Après tout, il s'agit de «son» siège. Les conseillères nationales Flavia Wasserfallen (43 ans) et Nadine Masshardt (38 ans) pourraient être sur les rangs, tout comme la conseillère d'État Evi Allemann (44 ans). Le conseiller national Matthias Aebischer (55 ans) pourrait aussi être intéressé.
Quoi qu'il en soit, le fait que deux sièges du Conseil fédéral soient à repourvoir le 7 décembre rend la situation captivante. Du côté de l'UDC, le départ de la Bernoise Simonetta Sommaruga renforce encore un peu plus l'étiquette de favori d'Albert Rösti.
Ce statut complique, en revanche, la course pour un ou une Bernois(e) socialiste. Les non-Bernois pourraient même avoir la meilleure chance d'entrer au gouvernement. Et si le parti misait sur la jeunesse, comme la conseillère nationale de Bâle-Campagne Samira Marti, 28 ans?
Le groupe socialiste décidera définitivement le 26 novembre qui il enverra officiellement dans la course. Il devrait une fois de plus miser sur un ticket à deux, comme cela a été le cas lors de précédentes candidatures.