L’introduction du certificat obligatoire dans les restaurants a fait couler beaucoup d’encre. L’association professionnelle Gastrosuisse n'a eu de cesse de prédire des temps sombres pour l’industrie hôtelière et de la restauration: il a été question de pertes allant jusqu’à 50% du chiffre d’affaires. Pourtant, comme le montre un premier bilan, le scénario dramatique annoncé ne s’est jamais produit.
De nombreuses entreprises s’accommodent en effet bien de cette obligation. Fournies par l’Université de St-Gall, les dernières données sur les dépenses dans les restaurants de toute la Suisse montrent que celles-ci se situent presque au même niveau trois semaines après le certificat obligatoire que dans la semaine précédant son introduction.
Ce que les restaurants craignent maintenant, c’est plutôt le froid et la fin des tests gratuits le 11 octobre.
La parole aux restaurateurs
Le magazine «Gastro journal» s’est entretenu avec différents restaurateurs. «Pour l’instant, nous ne voyons que peu de changement dans le chiffre d’affaires et la fréquentation», annonce le groupe Bindella.
Quelques établissements annoncent avoir moins de clients à midi qu’avant le certificat obligatoire. Toutefois, dans certains endroits, la situation semble plus détendue, comme sur la Bahnhofstrasse à Zurich, où les clients font parfois la queue pour manger.
Daniel Knobel, propriétaire du restaurant Johannisburg à Altendorf SZ, arrive à une conclusion similaire: «Nous avons moins de clients, surtout à l’heure du dîner. En revanche, le soir et le week-end, les chiffres sont restés à peu près les mêmes».
Tout dépend de la météo
Ces derniers mois, Andreas Berger, à la tête de l’auberge de campagne Strauss à Meierkappel (LU), explique que la météo a une grande influence sur le nombre de clients: «Si le temps est mauvais, il y a moins de clients dans mon restaurant».
Quant à Nathan Schönbeck, tenancier d'un petit bistrot de quartier à Bâle, il rencontre quelques difficultés: «Depuis l’introduction du certificat obligatoire, nous avons presque uniquement des clients sur notre terrasse du mardi au dimanche. Ils restent même à l’extérieur pendant les diffusions de football en direct», déplore-t-il.
La fin des tests gratuits suscite des inquiétudes
Les restaurants ne tirent donc pas tous les mêmes conclusions quant au certificat obligatoire.
À présent, une nouvelle question surgit: que se passera-t-il lorsque les tests Covid ne seront plus gratuits? Le restaurateur Berger Andreas est inquiet: «Nos préoccupations concernent principalement les grandes fêtes, comme les dîners de Noël ou les repas d’entreprise. Si les tests ne sont plus gratuits, il est fort possible que tout un groupe annule la visite, même si la majorité est vaccinée».