Pour y voir plus clair
Accusée de tourisme fiscal, Valérie Dittli fait appel à un expert

La conseillère d'État vaudoise Valérie Dittli est critiquée pour avoir longtemps conservé son domicile fiscal dans le canton de Zoug, alors qu'elle était très active à Lausanne. Elle passe désormais à l'offensive en demandant à un expert d'examiner sa situation.
Publié: 05.03.2023 à 17:14 heures
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Dernière mise à jour: 06.03.2023 à 07:42 heures
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La directrice des finances vaudoise Valérie Dittli a fait l'objet de critiques en raison de son ancien domicile fiscal dans le canton de Zoug.
Photo: keystone-sda.ch
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Ruedi Studer

La grande argentière vaudoise, Valérie Dittli, est dans la tourmente. On lui reproche d’avoir économisé environ 20’000 francs d’impôts en ne transférant pas son domicile fiscal dans le canton de Vaud pendant des années, révélait la RTS vendredi.

Au lieu de cela, la conseillère d’État aurait continué de payer ses impôts dans le canton de Zoug, bien qu’elle ait été active à Lausanne depuis 2016 en tant que doctorante, ou encore présidente de la section vaudoise du Centre depuis 2020.

Ce n’est que lorsqu’elle s’est présentée au Conseil d’État en 2022 – et pendant quelques mois en 2021, lorsqu’elle s’est présentée au parlement de la ville – que la successeure de Pascal Broulis a officiellement transféré son domicile à Lausanne. Valérie Dittli précise à Blick qu’elle a transféré son siège dans le canton de Vaud en 2021 en raison de son élection à la présidence du Centre.

Un expert fiscal doit apporter des éclaircissements

«Je suis confiante, car j’ai toujours agi en mon âme et conscience», assure à Blick la responsable des finances vaudoises. Mais elle se dit aussi déçue. «L’accusation selon laquelle j’aurais pratiqué du tourisme fiscal est fausse. De très nombreuses étudiantes et doctorantes sont dans la même situation.»

Valérie Dittli a ainsi décidé de passer à l’offensive. «Un expert fiscal va analyser ma situation passée. Il doit permettre de clarifier si tout était légal et correct, détaille la trentenaire. Je suis convaincue que je n’ai rien fait de mal, ni juridiquement ni moralement. Je n’ai d’ailleurs jamais entouré de secret mon lieu de résidence.»

«J'ai toujours voulu tout faire correctement»

Déjà sur le plateau de Forum vendredi soir, la conseillère d’État s’était défendue en expliquant que son principal lieu de vie était à Zoug et qu’elle avait étudié à Lausanne en tant que résidente hebdomadaire avant d'y travailler à temps partiel. Même pendant la pandémie de Covid-19, elle aurait travaillé entièrement depuis son domicile.

«J’étais moi-même active dans le droit fiscal et j'ai toujours voulu tout faire correctement», assure encore Valérie Dittli à Blick. C’est pourquoi elle a par ailleurs transféré son domicile à Lausanne en 2021, après avoir été élue présidente du Centre. Ce n’est que plus tard, lorsqu’elle a entamé un stage dans un cabinet d’avocats à Berne, qu’elle a de nouveau transféré son domicile à Oberägeri (ZG), car elle voyait son avenir professionnel en Suisse centrale.

«Si j’avais voulu économiser sur mes impôts à l’époque, je serais restée inscrite à Lausanne, explique-t-elle. En tant que stagiaire avec un salaire de 1700 francs, je n’aurais pas eu à payer d’impôts. À Zoug, c’était environ 100 francs.»

Candidature spontanée

À l’époque, son projet de vie était tout autre. Fin décembre 2021, on lui a demandé spontanément de se porter candidate au Conseil d’État. Valérie Dittli a accepté, puis a réinstallé son domicile à Lausanne avant d'être élue à la surprise générale au gouvernement vaudois l’année dernière.

La gauche demande des comptes en soulignant la gravité de la situation. La jeunesse du Parti socialiste demande même la démission de la grande argentière vaudoise. Des réactions que cette dernière n’a pas souhaité commenter pour le moment.

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