Le variant Omicron est arrivé sous les feux des projecteurs il y à peine trois semaines et pourtant, il est déjà au centre de toutes les attentions. Selon la présidente de la Task force scientifique Covid Tanja Stadler, il déterminera la politique liée au Covid pour le début de l'année 2022.
Lors de la conférence de presse de mardi, elle a souligné que les contaminations avec Omicron doublent tous les deux à quatre jours en Angleterre, en Ecosse et au Danemark, où il représente de 15 à 20% des cas. Dans la ville de Londres, 40% des cas de Covid sont causés par ce nouveau variant.
Protection moindre contre Omicron
On sait désormais que le vaccin contre le Covid protège moins bien contre une infection au variant Omicron que contre son cousin Delta. À titre de comparaison, une vaccination avec deux doses de vaccin de Pfizer est encore efficace à environ 75% contre le variant Delta quatre mois plus tard, contre 10 à 50% pour Omicron.
L'apparition de la troisième dose est en ce sens salvatrice, puisqu'avec elle, la protection remonte de 60 à 85%. Les scientifiques se penchent actuellement sur la question de savoir combien va durer cette protection.
Une charge plus importante pour les hôpitaux
La question centrale qui se pose encore: le variant Omicron a-t-il une influence sur les formes graves de Covid 19 ? Selon Tanja Stadler, il n'existe pas encore de données fiables à ce sujet, pas plus que sur son influence sur les Covid longs.
Pour l'heure, les infections à Omicron ont été moins graves chez les jeunes ainsi que les personnes vaccinées et guéries. Les scientifiques s'attendent cependant à ce que le variant ait un impact médical similaire à celui du Delta sur les personnes non vaccinées.
Si la sévérité du virus est en cause, son infectivité semble bien plus forte que celle du variant Delta. Avec comme conséquence directe une augmentation du nombre d'hospitalisations, aggravée par le manque de personnel soignant, épuisé après bientôt deux ans de situation sanitaire exceptionnelle.
Deux scénarios
Tanja Stadler a présenté deux scénarios aux médias. Dans le premier, la vaccination protège contre les formes graves du variant, avec un nombre de décès proportionnellement similaire à ceux qu'a engendrés Delta. Avec une infectivité plus élevée, cela représente d'ailleurs plus de décès.
Le deuxième scénario implique que le vaccin n'empêche pas le développement des formes graves du Covid-19. Il faudrait alors remettre les bouchées doubles du côté de la recherche pour adapter les vaccins. Selon les fabricants, cela ne sera pas possible avant le printemps.
Si le scénario n°2 a lieu, il faudra freiner un maximum la circulation du virus en réduisant les contacts et en prenant potentiellement des mesures plus sévères.
Une détente au printemps?
Tanja Stadler a appelé à maintenir un stock suffisant d'autotests disponibles dans les prochaines semaines. Elle a aussi appelé à bien aérer les salles de classes dans les écoles, un des lieux de contaminations les plus au centre des discussions récemment.
La période des fêtes de fin d'année risque de voir une importante propagation du variant Omicron, malgré les appels des autorités à la prudence. Le retour des températures plus élevées au printemps et de possibles vaccins plus adaptés devrait permettre une détente bienvenue.
(Adaptation par Alexandre Cudré)