Maisons inondées, personnes décédées, communication coupée
Après de fortes intempéries, le Val Maggia fait face à une situation d'urgence

Le Val Maggia a connu de fortes précipitations battant tous les records dans la nuit de samedi à dimanche. Des maisons et des ponts ont été emportés et trois personnes sont décédées. La zone touchée est immense.
Publié: 01.07.2024 à 11:17 heures
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Dernière mise à jour: 01.07.2024 à 11:28 heures
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Maisons détruites dans le village de Mogno, dans le Val Maggia.
Photo: keystone-sda.ch
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Beat Michel

Cinq kilomètres en amont de Locarno, la route avec vue sur la Maggia est désormais fermée. Des dizaines de kilomètres plus loin, en direction du nord, le long de la rivière, la zone est sinistrée. Les voitures de police et les pompiers montent et descendent sans cesse pour prêter secours aux habitants. Mais à partir d'Aurigeno, les véhicules ne peuvent plus circuler.

La poursuite du voyage n'est possible que par hélicoptère. Dimanche soir, le Val Maggia est encore en état d'urgence. Les hélicoptères décollent toutes les minutes et transportent des passagers hors de la région coupée du monde. La Rega et plusieurs sociétés d'hélicoptères privées participent à l'opération.

«Notre écurie a été emportée»

Aux abords d'une prairie transformée en piste d'atterrissage se tient le paysan, Luca Mattei du Val de Peccia. Samedi, il était à une fête de tir dans le Jura. Mais maintenant, il ne peut plus retourner auprès de sa femme et de ses quatre enfants. Il n'est pas autorisé à voler en hélicoptère. Iil n'a même pas pu parler à sa famille. «J'ai seulement entendu dire par un voisin que nos écuries avaient été emportées et que la maison était sous l'eau. Il n'y a aucun moyen de parler à ma famille», indique-t-il, désemparé.

Lara Perucconi, se trouve, elle aussi, aux abords de ce terrain d'aviation improvisé. Cette dernière a eu, quant à elle, plus de chance. «Nous étions dans notre maison de vacances de Mogno. Ma mère habite aussi dans ce village. Les maisons ne sont pas en danger. J'ai pu descendre de la vallée en hélicoptère. Ma mère n'avait jamais vu une Maggia aussi sauvage.»

Des précipitations très intenses

Le Tessin est habitué à de grandes quantités de précipitations, mais le déluge qui s'est produit dans la nuit de samedi à dimanche bat tous les records. Le Val Maggia a fait partie des régions les plus touchées, avec des précipitations de plus de 120 millimètres, localement jusqu'à 250 millimètres, écrit Météo Suisse. Le débit de la Maggia est passé de moins de 50 mètres cubes par seconde à plus de 700 en seulement trois heures.

En conséquence, trois personnes sont décédées dans la région. Dimanche matin, les corps de deux femmes ont été retrouvés dans le Val Bavona, à proximité d'un glissement de terrain. Un troisième corps a été retrouvé plus tard dans la même région. Une quatrième personne disparue était toujours recherchée ce lundi matin dans le Val Lavizzara.

«Est-ce que cela va continuer cet été?»

L'électricité est coupée sur une grande partie du territoire, les réseaux de téléphonie mobile ne fonctionnent plus. Lors d'une conférence de presse à Locarno sur les intempéries dans le Val Maggia, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a assuré du soutien total de la Confédération. «Est-ce que cela va continuer cet été?» Cette répétition d'intempéries montre à quel point nous sommes vulnérables, a résumé le conseiller fédéral visiblement ému. Il y a une semaine, des intempéries avaient causé d'énormes dégâts dans le Misox.

Lors de la conférence de presse qui a suivi ces intempéries dévastatrices au Tessin, le président de la commune de Lavizzara, Gabriele Dazio, dans le district du Val Maggia, a, lui aussi, dû faire preuve de sang-froid. Il ne sait pourtant pas comment donner un avenir à sa région, a-t-il déclaré. 

«Je n'aurais jamais cru que mes yeux verraient ça un jour», a ajouté le président de commune. Un gymnase a disparu, des maisons de vacances ont été détruites, des habitants ont été arrachés à leur communauté. On ne peut pas s'imaginer cette situation si on ne l'a pas vécue, constate Gabriele Dazio. Aujourd'hui, il ne sait pas comment donner un avenir aux villages touchés.

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