L'ex-maire de Zurich accuse la maire actuelle
Un départ de la FIFA serait «le résultat d'années d'inaction»

Face aux rumeurs du départ de la FIFA, l'ancien maire de Zurich Thomas Wagner (PLR) critique vivement le gouvernement municipal rouge-vert.
Publié: 19.05.2024 à 18:02 heures
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Corine Mauch (PS) est au gouvernement depuis 15 ans.
Photo: keystone-sda.ch
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Reza Rafi

L'onde de choc venue de Bangkok s'est fait sentir jusqu'en Suisse: vendredi, lors de son congrès, la FIFA a décidé de modifier ses statuts afin de pouvoir quitter Zurich, ville dans laquelle la Fédération internationale de football a son siège depuis 1932.

Etant donné les nombreux scandales et la mégalomanie rampante à sa tête, la FIFA ne jouit que d'un soutien modéré au sein de la population – mais elle est quand même vue comme un facteur de localisation important. Non pas pour la fiscalité, mais pour le milieu de l'hôtellerie. Les congrès et les conférences de la FIFA attirent un public venant du monde entier. Les hôtels et les restaurants, le commerce de détail et les transports profitent des fonctionnaires et de leur entourage qui, à leur tour, propagent l'image de Zurich et de la Suisse à l'étranger. L'élection annuelle du meilleur footballeur FIFA, par exemple, attire chaque année les plus grandes stars et leurs fans dans le pays.

Un exode à Paris déjà entamé

Certes, l'association de football a déclaré vendredi qu'elle se sentait bien à Zurich. Mais ce n'est un secret pour personne que la FIFA, sous la direction de son président actuel Gianni Infantino, s'éloigne peu à peu de nous: le couronnement du footballeur mondial n'a plus lieu à Zurich, mais à Londres, et depuis peu, une partie de la FIFA travaille à l'«Hôtel de la Marine» à Paris, un bâtiment d'apparat baroque de style Versailles sur la très chic Place de la Concorde.

Tout cela provoque la colère de ceux et celles qui, pendant des années, se sont déclarés favorables au site de la FIFA à Zurich. Et la grogne n'est pas seulement dirigée contre la fédération internationale. Pour l'ex-président Sepp Blatter, le gouvernement municipal rouge-vert de Zurich porte une part de responsabilité: «Je ne comprends pas pourquoi la ville de Zurich ne fait pas plus pour que la FIFA reste», déclarait-il déjà en mars dans une interview à Blick.

Les relations politiques ne sont pas tendres à Zurich…

Thomas Wagner, ancien joueur et ex-maire de Zurich, le dernier maire bourgeois de Zurich en tant que PLR, s'est engagé à l'époque pour de bonnes relations avec la FIFA. Il se souvient très bien du camouflet infligé par la gauche pour cela. La querelle a atteint son paroxysme en 1986, lorsqu'il a été invité par la FIFA à la Coupe du monde de football et que le PS et sa figure de proue de l'époque, Ursula Koch, ont cloué Thomas Wagner au pilori pour son «voyage au Mexique».

«Ce qui se passe maintenant est la conséquence d'années d'inaction de l'actuel gouvernement de la ville», déclare Thomas Wagner à Blick. La critique s'adresse directement à sa successeure, la socialiste Corine Mauch. On ne sent aucun engagement de sa part, dit-il. Il n'est pas nécessaire d'être un fan de la FIFA et de son comportement, selon Thomas Wagner – «mais dans l'esprit d'une politique pour Zurich et la place économique suisse, il appartient aux politiciens de l'exécutif d'entretenir de bons contacts avec des organisations comme la FIFA, a fortiori lorsqu'elles ont été fidèles à la Suisse depuis plus de 90 ans».

Une élue «déconnectée» des bonnes pratiques?

Corine Mauch, au pouvoir depuis 15 ans – et élue avec d'excellents scores – fait l'objet de critiques croissantes dans les milieux bourgeois. Selon eux, elle s'est éloignée des tâches élémentaires et nécessaires à son mandat, qui ne lui conviennent pas personnellement. Son absence à la fête du centenaire du Rotary-Club de Zurich correspond parfaitement à cette image: certains la trouvent «déconnectée».

Interrogé sur le reproche d'un manque d'engagement pour la FIFA, le porte-parole de Corine Mauch souligne que l'on n'a «pas connaissance» de projets de la FIFA de quitter Zurich: «Et la FIFA a démenti les rumeurs à ce sujet.» Manifestement, le conseil municipal croit avec assurance que Zurich restera suffisamment cool pour la clique d'Infantino et consorts afin qu'ils y restent: «Indépendamment de cela, la ville de Zurich continuera d'investir dans ses forces afin de maintenir la qualité de vie et l'attractivité du lieu à un niveau élevé. Ces qualités devraient également être pertinentes pour la FIFA.» L'avenir nous dira si ce calcul est juste.

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