Les élus lémaniques au front
La mobilisation ne faiblit pas au sujet de l'élargissement de l'Autoroute 1

Soumis à votation le 24 novembre, l'élargissement à trois voies de l'autoroute entre Nyon et Le Vengeron fait toujours débat. A quelques jours d'intervalle, partisans et opposants ont développé leurs arguments à coup de conférences et communiqués de presse.
Publié: 16.10.2024 à 15:15 heures
(De gauche à droite) Mylene Schopfer Sandoz, conseillère administrative de la ville de Bellevue, Mauro Poggia, conseiller aux Etats genevois, Pascal Broulis, conseiller aux Etats vaudois et Lucie Kunz-Harris, syndique de Founex, parlent lors d'une conférence de presse "OUI" a la 3eme voie.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Mercredi matin à Coppet, c'était au tour du comité régional «Oui à la 3e voie. Assurer l'avenir des routes nationales» de poursuivre la campagne, emmené par les conseillers aux Etats Mauro Poggia (MCG/GE) et Pascal Broulis (PLR/VD). Le premier a notamment relevé qu'il ne s'agissait pas d'augmenter les capacités autoroutières «tous azimuts», mais «d'adapter quelques tronçons saturés», en l'occurrence 19 km pour l'axe Nyon-Coppet-Le Vengeron. «Les maîtres mots sont la proportionnalité et l'économicité», a-t-il dit, cité dans un communiqué.

Pour Pascal Broulis, ce projet d'élargissement autoroutier doit se concrétiser en parallèle du développement du rail. «S'il y a bien une région dans laquelle route et rail sont les deux faces d'une même pièce, c'est dans l'Arc lémanique. Ici plus qu'ailleurs, les réseaux routiers et ferroviaires y sont particulièrement complémentaires», a-t-il affirmé.

Répercussions sur les communes

Des élues locales ont aussi pris la parole pour défendre le «oui» le 24 novembre, à l'image de Lucie Kunz-Harris, syndique de Founex (VD), et Mylène Schopfer Sandoz, conseillère administrative de Bellevue (GE). Parmi leurs arguments, elles ont mentionné le report du trafic dans des villages et sur des petites routes pas adaptées, par exemple lors d'un accident sur l'A1. Selon elles, si les choses ne changent pas, ces routes cantonales et communales risquent de «se transformer en boulevard de transit entre Genève et Lausanne.»

«
C'est 10 ans de chantier pour aboutir à plus de trafic sur toute la commune et une dégradation de nos espaces naturels.
Mathias Buschbeck, Les Vert·e·s
»

Pour les élus opposés au projet, réunis en fin de semaine dernière à Nyon au sein d'une alliance de partis (PS, Vert-e-s, Vert'libéraux et Ensemble à gauche), c'est le contraire qui va arriver. «L'augmentation du nombre de véhicules induite par l'extension aux jonctions de Nyon et de Coppet aura comme effet de surcharger les communes des alentours de Nyon et de Terre Sainte», a estimé Jean-Valentin de Saussure, vice-président des Verts vaudois et conseiller communal à Mies (VD).

Pour Vernier (GE), élargir l'autoroute «c'est 10 ans de chantier pour aboutir à plus de trafic sur toute la commune et une dégradation de nos espaces naturels», a renchéri son conseiller administratif Mathias Buschbeck, également cité dans un communiqué.

Plans climat

Le coût du projet, son impact sur la nature et les terres agricoles ou encore le fait qu'il entrerait «en conflit» avec le développement du rail ont également été avancés par les opposants. Pour Caroline Marti, députée PS au Grand Conseil genevois, ce projet s'avère aussi être «en complète contradiction avec les plans climats vaudois et genevois, lesquels visent une réduction de 80% du trafic individuel motorisé d'ici 2050.»

Pour mémoire, les Suisses se prononceront le 24 novembre sur un paquet comprenant six projets d'extensions autoroutières, devisés à 5,3 milliards de francs. L'axe Le Vengeron-Coppet-Nyon, qui doit être élargi à deux fois trois voies, est le seul concerné en Suisse romande.

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