Viola Amherd est en randonnée, Ignazio Cassis chez lui au Tessin, Alain Berset fait de l'aviation de loisir... Les conseillers fédéraux tentent à leur manière de profiter un peu de l'été et de s'aérer l'esprit des soucis du quotidien.
Pas de répit, en revanche, pour Simonetta Sommaruga. Comme la Bernoise le confie à la «Schweizer Illustrierte», ses vacances prévues à la mer Adriatique sont tombées à l'eau.
La ministre socialiste avait prévu de prendre le train pour passer quelques jours au Sud. Mais le voyage devra attendre. «La situation est trop grave», avoue la cheffe du Département fédéral de l'énergie, de la communication et des transports (DETEC).
Une analyse tous les deux jours
Le maître-mot? L'incertitude. Certes, depuis jeudi, le gaz circule à nouveau dans le gazoduc Nord Stream 1, mais moins qu'avant son arrêt pour «maintenance» par Vladimir Poutine. Et personne n'est à l'abri que le président russe ne coupe le robinet à l'Europe. «C'est une période très agitée», reconnaît Simonetta Sommaruga.
La ministre de l'Energie fait un point de situation tous les deux jours avec son équipe. Peu importe si elle se trouve à Prague pour une réunion des ministres de l'Environnement ou à Berlin, où elle vient d'assister aux dialogues climatiques de Petersberg.
Il n'y a pas de temps à perdre, parce que Simonetta Sommaruga est convaincue que la Suisse a un rôle important à jouer dans la crise énergétique qui menace. Par exemple avec la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance, en Valais. «Le fait que cette usine puisse stocker une très importante quantité d'électricité suscite un grand intérêt», explique la Bernoise.
La Suisse doit «faire ses devoirs»
Car la Confédération doit aussi «faire ses devoirs». Trop longtemps, notre pays a misé sur les importations d'électricité, estime Simonetta Sommaruga. Il faut désormais acquérir davantage d'autonomie. «Nous n'avons pas 20 ans devant nous, il faut aller de l'avant», martèle la socialiste. Une pique aux associations environnementales, qui bloquent par des recours de nombreux projets d'extension des barrages.
Même si elle doit renoncer à l'Adriatique, Simonetta Sommaruga fait contre mauvaise fortune bon coeur. «Je me repose quand même et je lis dans mon jardin. D'ailleurs, j'ai récolté la semaine dernière mes premières pommes de terre», sourit la cheffe du DETEC. En espérant que la moisson énergétique sera aussi fructueuse.