Ces derniers temps, Ueli Maurer ne semblait plus très à l’aise dans son costume de conseiller fédéral. Il s’est notamment positionné contre ses collègues, brisant ainsi la collégialité à plusieurs reprises.
A cet égard, la dernière rumeur qui circule dans les couloirs du Palais fédéral est tout à fait appropriée. Ueli Maurer ne serait plus d’humeur à servir le gouvernement et serait sur le point de démissionner.
C’est en tout cas ce qu'avance l'«Aargauer Zeitung», qui affirme que la rumeur circule depuis deux jours. Selon le quotidien alémanique, «tout porte à croire que la séance du Conseil fédéral de vendredi matin se déroulera différemment que d’habitude». Le jour semble plus qu’indiqué, puisque c’est le dernier de la session parlementaire d’automne.
Personne ne sait rien ou ne veut rien savoir
Mercredi, les membres du groupe parlementaire UDC faisaient leur course d’école. Tous les membres — ou presque ont participé. En effet, Ueli Maurer n’était pas de la partie. Plusieurs politiciens proches de lui affirment que le ministre des finances est simplement trop occupé.
Officiellement, rien n’a été dit. Le porte-parole de Ueli Maurer, Peter Minder, n’a fait aucun commentaire. Les dirigeants et membres de l’UDC disent ne rien savoir. Silence radio complet. S’il y a un secret bien gardé au Conseil fédéral, ce sont les annonces de démission.
Au Conseil fédéral depuis 12 ans
Un certain nombre d’éléments plaident en faveur d’une annonce de démission. Tout d’abord, Ueli Maurer est en train de terminer sa douzième année au Conseil fédéral. Entré en fonction en janvier 2009, l’homme de 70 ans arrive lentement au terme du nombre d’années tacitement considérées comme maximales. Doris Leuthard, par exemple, avait été conseillère fédérale pendant douze ans et demi.
De plus, les critiques croissantes qu’il formule à l’égard de ses collègues du gouvernement suggèrent une certaine distance avec ceux-ci. Si Ueli Maurer est en pleine forme physiquement et qu’il mène ses combats politiques avec la même vigueur, il semble fatigué sur le plan de la collégialité et dans son rôle à l’exécutif.
Ces dernières semaines, l’UDC a davantage fait parler de lui pour s’être mis en contre-pied du Conseil fédéral. À Wald, dans l’arrière-pays zurichois, il a accusé ses collègues d’avoir été corrompus par l’excès de pouvoir et appelait à la résistance.
Plutôt en 2023?
Ueli Maurer a toujours annoncé son intention de partir à la fin d’une législature. Dans ce cas, la prochaine date est celle des élections de la fin de l’année 2023.
Mais souffler le chaud et le froid est précisément l’une des spécialités de Ueli Maurer. En mars 2008, il écartait par exemple avec véhémence les rumeurs indiquant qu'il se retirait de son poste de président de l’UDC Suisse. Le jour suivant, il démissionnait tout de même.