Guy Parmelin n'a pas voulu se brûler les doigts. La semaine dernière, le Vaudois a été la cible de nombreuses questions — pas parce qu'il est président de la Confédération, mais parce qu'il est ministre UDC au même titre que Ueli Maurer.
Le Zurichois a eu des attitudes difficilement compatibles avec sa fonction lors d'une sortie dans une étable de son canton à Wald. Il ne s'est pas contenté de revêtir le t-shirt des «Freiheitstrychler»: dans un discours, il a critiqué la politique gouvernementale face au Covid et a minimisé l'ampleur de la pandémie.
Beaucoup y voient une rupture de collégialité. Qu'en pense Guy Parmelin? «Nous discutons de ces sujets au sein du gouvernement, s'il y a quelque chose à en dire», s'est contenté de réagir le Vaudois. Cela ne suffit pas aux yeux du groupe socialiste aux Chambres fédérales.
Les représentants du parti à la rose ont soumis une batterie de questions (9!) au Conseil fédéral sur le sujet. Le gouvernement ne pourra donc pas éluder cette thématique et est attendu au tournant, lundi lors de l'heure des questions au Conseil national.
Collégialité rompue?
L'objectif des socialistes est clair: savoir ce que pensent les autres membres du gouvernement (et donc le Conseil fédéral dans son ensemble) des prises de position d'Ueli Maurer. «Le Conseil fédéral s'est complu dans le pouvoir, je le reconnais de manière autocritique. Maintenant, on sait où Dieu est assis (sic)», a notamment déclaré le Zurichois dans son discours, dont il existe un enregistrement vidéo.
Dans le même temps, Maurer a également relativisé la pandémie et ses milliers de morts dans notre pays. «Une fois que nous aurons surmonté cette crise du Covid — si tant est qu'il s'agisse d'une crise, car on peut s'interroger sur son ampleur —, alors nous devrons revenir à nos valeurs fondamentales.»
Toujours sur la base de ces déclarations, le PS veut savoir si le Conseil fédéral voit un lien entre l'appel à la résistance de Maurer et la disposition de certains détracteurs des mesures à recourir à la violence lors des manifestations.
Le Conseil fédéral va devoir sortir du bois
Il faut relever qu'Ueli Maurer, malgré ses déclarations conflictuelles, a appelé à maintenir un «équilibre social» et à respecter ceux qui pensent différemment, notamment en matière de vaccination.
Reste à savoir comment le (reste du) gouvernement aura perçu ce discours. Selon le «Tages-Anzeiger» (article payant), qui se réfère à des sources proches de Guy Parmelin, c'est le Vaudois qui formulera les réponses.
Les autres membres du gouvernement peuvent corriger cette prise de position lors de la réunion du Conseil fédéral, mais cela se produit rarement. Les réponses seront publiées au nom du collège gouvernemental. Le Conseil fédéral a maintenant deux options: soit elle prend publiquement ses distances avec Maurer, soit elle soutient officiellement ses déclarations.
