D'une manière ou d'une autre, la SSR devra faire des économies. Et c'est maintenant que les discussions s'accélèrent sur les moyens d'y parvenir. Car personne n'est réellement satisfait de la décision du Conseil fédéral annoncée ce mercredi. Celui-ci veut en effet abaisser la redevance radio et télévision de 335 à 300 francs.
En outre, environ 80% des entreprises devraient à l'avenir être exemptées de la redevance. Avec cette mesure, le conseiller fédéral Albert Rösti réagit à l'initiative qui demande une redevance à 200 francs.
Mais la proposition du ministre est d'une part critiquée par la gauche, qui craint un affaiblissement du paysage médiatique dans son ensemble. Dans le camp bourgeois d'autre part, certains réclament désormais un contre-projet pour aller encore plus loin que le Conseil fédéral.
La proposition du Conseil fédéral ne suffit pas
C'est le cas du conseiller national PLR bernois Christian Wasserfallen. Pour lui, la proposition d'Albert Rösti n'est pas suffisante, a-t-il déclaré sur les ondes de SRF. «Il faut alléger complètement la charge des entreprises. La taxe pour les ménages privés doit descendre nettement en dessous de 300 francs. Et là, il y aura certainement encore l'une ou l'autre proposition au Parlement», clamait-il. Le conseiller national zurichois du Centre Philipp Kutter veut lui aussi s'engager pour un contre-projet, comme il l'écrit sur X.
Mais au sein de son parti, les avis sont toutefois partagés sur cette question: certains s'opposent aux économies de la SSR, d'autres, comme le président Gerhard Pfister, plaident pour un contre-projet avec des coupes encore plus sévères.
De son côté, le PLR présente des divergences similaires. Au sein des libéraux-radicaux, nombreux sont ceux qui nourrissent de la sympathie pour l'initiative de réduction de la redevance à 200 francs. «La proposition du Conseil fédéral va dans la bonne direction, mais pas encore assez loin», estime Matthias Müller, coprésident de l'initiative pour une redevance à 200 francs. Il comprend la demande des politiciens bourgeois d'un contre-projet qui aille plus loin que celui du Conseil fédéral. Pour la droite, la question est donc bien là: savoir si le parti coupera l'herbe sous le pied de l'initiative d'abaissement de la taxe Serafe en lui opposant un contre-projet.
L'UDC n'exclut pas catégoriquement un compromis
«La discussion est maintenant lancée et nous devons regarder cela de plus près. Personnellement, je n'exclus pas de discuter d'un éventuel contre-projet», poursuit Matthias Müller. Mais pour lui, ce qui n'est pas négociable, c'est que toutes les entreprises soient exemptées des frais de Serafe. En outre, il estime qu'il faut également examiner si d'autres réductions de taxes ne seraient pas possibles pour les consommateurs, 300 francs étant toujours trop élevés.
Quant à l'UDC, qui soutient presque unanimement l'initiative «200 francs, ça suffit!», elle n'exclut pas non plus catégoriquement de tendre la main à un contre-projet, comme l'explique le chef du parti Marcel Dettling à Blick. «Mais pour cela, nous devons d'abord voir tout ce qui sera encore mis sur la table au Parlement et comment se présenterait une éventuelle proposition de compromis», explique-t-il.
Le conseiller national schwytzois précise toutefois que la proposition du Conseil fédéral est purement cosmétique. «Nous ne sommes pas satisfaits de la maigre réduction des taxes. De plus, elle ne change rien à la double imposition inadmissible des entreprises. Nous ne pouvons pas soutenir cela.» L'UDC pourra au moins se dire que son conseiller fédéral a eu le courage de faire un pas dans sa direction.