C'est un coup de frein aux projets solaires valaisans. Avec seulement quatre voix de différence, les citoyens de Saas-Grund ont rejeté le projet solaire Galmen. Le verdict pour ce projet de plusieurs millions de francs est de 19 non contre 15 oui... avec une participation de moins de 10%!
Sous le nom de Galmen, le groupe énergétique Enalpin voulait construire une centrale solaire près du barrage de Mattmark en Valais, dans le cadre du mégaprojet Vispertal Solar. Cette centrale solaire alpine aurait dû être composée de trois champs de taille égale dans les Alpes valaisannes.
Une production de 9000 ménages
Galmen à elle seule aurait dû fournir une production annuelle de 44 gigawattheures (44 millions de kilowattheures). De l'électricité pour plus de 9000 ménages!
Aujourd'hui, ce projet prend fin. En effet, la construction du parc solaire aurait nécessité l'accord des quatre communes de la vallée de Saas. Trois communes avaient approuvé le projet. Mais la zone appartient à quatre localités à parts égales. Donc si l'une d'elle dit non, tout le monde est éliminé. Et comme il n'y a pas de parcelles définies, il n'est pas possible de réduire la part de Saas-Grund.
Une surprise de taille
Le «non» ultra-serré lors de l'assemblée a été une surprise pour Bruno Ruppen (PLR), membre du comité des bourgeois. «Je m'attendais fermement à un oui», dit-il à Blick. Surtout parce qu'il n'y avait pas eu de voix critiques au préalable dans le village.
Mais il y a tout de même eu des voix adverses. Bruno Ruppen dévoile les opposants: «Ce sont surtout les agriculteurs, les personnes intéressées par le tourisme et les chasseurs qui ont finalement voté contre le projet.» Des parties du champ solaire de Galmen auraient empiété sur un district franc. Les adversaires se seraient concertés en secret et auraient pris une décision contraire aux recommandations du Conseil. En tant que président de ce dernier, Bruno Ruppen s'était engagé en faveur du oui.
Mais le résultat a été différent. «La principale critique des opposants était l'intervention massive dans un paysage jusqu'ici intact», explique le président. Pour la centrale de Galmen, une surface d'environ 65 terrains de football aurait été recouverte de modules solaires.
Déception ici et là
Bruno Ruppen est déçu de l'issue du vote. Tout comme le groupe énergétique Enalpin. Le chef de projet de Vispertal Solar, Diego Pfammatter, déclare en ce sens: «Nous avons été surpris et déçus par le résultat.» Le projet global Vispertal Solar n'est toutefois pas menacé par le non à Saas-Grund.
Diego Pfammatter ne veut pas encore s'exprimer sur les prochaines étapes concernant le champ solaire de Galmen. «Début janvier, nous chercherons à nous entretenir avec les quatre conseillers bourgeois de Saas afin de discuter de la suite des opérations.»
Cela devrait aller dans le sens du secrétaire communal de Saas-Fee. Car Bernd Kalbermatten a récemment déclaré au «Walliser Boten»: «Il n'est pas possible qu'un projet de plusieurs millions de francs soit abandonné dans la vallée de Saas à cause d'une différence de quatre voix!» Le président de la commune de Saas-Fee, Stefan Zurbriggen, n'a pas souhaité s'exprimer davantage auprès de Blick.
«Je soutiens la démocratie!»
Bruno Ruppen trouve la déclaration de l'écrivain de Saas-Fee très préoccupante. «Même si quatre chasseurs enterrent un projet de 120 millions, il faut l'accepter.» On peut exprimer sa déception, mais pas sous-entendre que la décision doit être «corrigée».
C'est pourquoi Bruno Ruppen annonce clairement la couleur: «Je ne ferai pas simplement répéter le vote, ce serait trop gênant pour moi. Je soutiens la démocratie et ses principes! Une voix suffit pour obtenir une majorité», assume le président.
Tout est donc fini pour la centrale solaire de Galmen? «Oui», répond Bruno Ruppen. Tout en laissant une porte ouverte: «S'il y avait des modifications essentielles au projet, on pourrait à nouveau réfléchir à une votation.» Mais on peut douter qu'il y ait alors un «oui» à Saas-Grund. «Les électeurs n'aiment pas qu'on se moque d'eux», conclut le président.