Interruption de conférence
Un syndicat étudiant demande à l'UNIGE de renoncer à porter plainte

La CUAE (Conférence Universitaire des Associations d'Etudiant.e.x.s) a demandé lundi à l'Université de Genève (UNIGE) de renoncer à porter plainte contre des militants qui avaient interrompu la semaine passée une conférence qu'ils jugeaient transphobe.
Publié: 23.05.2022 à 14:20 heures
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Dernière mise à jour: 23.05.2022 à 14:21 heures
L'Université de Genève a été secouée ces dernières semaines par des militants qui ont interrompu des conférences qu'ils jugeaient transphobes.
Photo: Keystone

Dans un communiqué, le syndicat étudiant déplore «le tournant répressif que prend cette affaire». Les incidents se sont déroulés mardi dernier. Le professeur de littérature française contemporaine Eric Marty, de l'Université de Paris-Diderot, invité par le département de français de l'UNIGE, devait présenter son livre «Le Sexe des Modernes. Pensée du neutre et théorie du genre». Il n'a finalement jamais pu s'exprimer.

Une trentaine de militants ont fait irruption dans la salle qui accueillait l'événement. Après avoir déployé une banderole, ils s'en sont pris au professeur, chiffonnant ses notes. La directrice du département a tenté en vain d'apaiser la situation. Les militants ont refusé le dialogue avec «une femme blanche non trans».

Cet incident était le deuxième du genre à quelques semaines d'intervalle. L'UNIGE avait annoncé la semaine dernière sa ferme intention de porter plainte pénale pour contrainte et violation de domicile. Son recteur Yves Flückiger s'était inquiété, dans la presse, de ces attaques contre la liberté d'expression.

«Arrêter d'utiliser la répression administrative»

La CUAE déplore, de son côté, le virage pris par cette affaire. Elle demande à l'UNIGE «d'arrêter, de manière plus générale, d'utiliser la répression administrative, policière et judiciaire comme moyen de réagir à la contestation au sein de l'université». Selon le syndicat, l'ouvrage du professeur Marty est «transphobe».

La CUAE demande par ailleurs à l'UNIGE de «reconnaître le niveau structurel de la transphobie au sein de l'université et de lutter contre ces manifestations (de transphobie) aussi bien dans l'accomplissement des tâches d'enseignement et de recherche que dans les relations au sein de la communauté académique».

(ATS)

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