Cette plante ultra-commune en Suisse va bientôt être totalement interdite! Dès le 1er septembre, la vente, le don et l'importation des lauriers-cerises seront prohibés. Le Conseil fédéral a récemment modifié l’ordonnance sur la dissémination pour inclure cette interdiction, rapporte «Le Matin Dimanche».
Pour les jardins suisses, cette interdiction marque le début d'un chantier colossal. Les laurelles, largement utilisées pour délimiter les parcs publics et les propriétés privées, devront être remplacées. Une étude récente à Nyon montre que les laurelles représentent 14% des espèces végétales des haies publiques. Un chiffre encore plus élevé chez les privés.
Elle empêche la forêt de se régénérer
Cette popularité s'explique par les qualités de la plante: feuillage dense et persistant, résistance aux hivers, entretien minimal, croissance rapide et coût abordable. Selon l’«Atlas de la flore vaudoise», cité par le dominical, ces plantes ont été observées à l'état sauvage dès les années 1950 au Tessin et ont colonisé le Plateau suisse grâce au réchauffement climatique. Cela leur vaut d'être classées parmi les plantes néophytes envahissantes.
Cette plante envahissante prolifère rapidement et empêche la régénération naturelle de la forêt et le développement de la flore indigène. Son impact sur la biodiversité et les coûts de gestion des milieux naturels est considérable.
Subsides pour les laurelles arrachées
Depuis quelques années, forestiers et bénévoles se mobilisent pour limiter sa progression. Dans le canton de Vaud, une subvention de 60 francs par mètre linéaire de laurelles supprimées a permis de remplacer plus de 4 kilomètres de ces plantes depuis 2023. La Commune de Nyon propose également des subsides.
Pour remplacer les laurelles, les cantons et communes proposent des alternatives comme le prunellier, la viorne, l’aubépine, le sureau, le cornouiller, le fusain et les arbres fruitiers sauvages. Cette interdiction vise à freiner la prolifération des lauriers-cerises, mais leur éradication reste incertaine.