C'est dans les jardins de Versailles qu'Edouard Schmitz a vécu ses premiers Jeux olympiques. Le Genevois et sa monture Gamin van't Naastveldhof ont remplacé Pius Schwitzer au sabot levé. Le chef d'équipe des cavaliers suisses de saut d'obstacles avait pris la décision d'écarter le Soleurois après la déception du concours par équipe, épreuve dans laquelle la Suisse n'avait pas atteint la finale.
Malheureusement pour Edouard Schmitz, il ne verra pas la finale en individuel. Lui et son hongre ont commis deux fautes sur le parcours de Versailles – un résultat insuffisant pour accéder au Top 30 (contrairement à Steve Guerdat et Martin Fuchs). Surtout, sa deuxième pénalité est survenue sur le tout dernier obstacle. Rageant. «À ce moment, j'entends la barre et le public et je me suis dit: 'Oh, ce n'est pas possible'», explique le Genevois, avec tout de même un petit sourire au bord des lèvres. Car oui, déception il y a. «Mais je suis assez content de ce que j'ai fait techniquement», tempère-t-il.
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Ce décor de Versailles, Edouard Schmitz ne le retrouvera donc qu'en tant que spectateur ce mardi. A-t-il pu en profiter lors de son passage? «Certes, c'est spécial avec ces gradins pleins et cette vue, lâche-t-il. Mais aujourd'hui, la concentration était sur la piste et je n'ai pas regardé les petits oiseaux qui volaient à côté de moi.»
Canaliser ses émotions
Remplaçant samedi, Edouard Schmitz a appris de manière très tardive sa sélection. «On a discuté avec l'équipe et Thomas (ndlr: Fuchs) et Peter (ndlr: van der Waaij) sont venus m'annoncer que j'allais monter», se rappelle le cavalier de 24 ans. À ce moment, il est forcément heureux «même si on ne souhaite pas le malheur de ses coéquipiers».
Au lieu d'exploser de joie, le Genevois se concentre directement sur sa course. «Le but était de canaliser mes émotions le plus vite possible pour me remettre dans la préparation», détaille-t-il. D'ailleurs, celle-ci était-elle aussi excellente que s'il savait depuis des mois qu'il était qualifié? «Honnêtement, je me suis toujours préparé comme si j'allais monter, lâche-t-il. Je n'aurais rien pu faire autrement.»
Jusqu'aux Jeux 2064?
De cette première expérience, Edouard Schmitz retient beaucoup les coulisses. «J'ai pu énormément apprendre pendant une semaine avec trois cavaliers qui étaient No 1 mondiaux: comment ils se préparent, ce qu'ils mangent, s'ils vont au fitness ou la musique qu'ils écoutent. J'ai appris à leur côté et bon, l'ambiance olympique est assez addictive.»
De là à rêver d'être de nouveau là en 2028, à Los Angeles? «J'ai de la chance de pratiquer une discipline où on peut revenir plusieurs fois. Peut-être que je vais battre Pius (ndlr: Schwitzer) avec le record du plus vieux aux Jeux.» Pour cela, il faudra retrouver Edouard Schmitz aux JO… 2064. Il y a encore un bout.