Braquage à main armée raté à l'épicerie des Moulins à Yverdon-les-Bains
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Story:Braquage à main armée raté à l'épicerie des Moulins à Yverdon-les-Bains

«Il y a des enfants à l'intérieur»
Braquage à Yverdon-les-Bains: Un épicier de 60 ans met le voyou armé en fuite!

L'épicerie yverdonnoise le Marché des Moulins a subi une tentative de braquage à main armée le dimanche 26 mai, peu avant 17h. François L., le propriétaire sexagénaire, est parvenu à faire fuir le malfrat qui lui pointait son pistolet au visage. Il raconte.
Publié: 28.05.2024 à 17:14 heures
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Dernière mise à jour: 29.05.2024 à 08:21 heures
Les faits se sont produits alors que François fermait boutique, peu avant 17h, d'après ses dires. Comme on peut le voir sur la vidéo de caméra-surveillance.
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Passé soixante ans, il fait courageusement fuir un voleur armé qui s'apprêtait à piller son épicerie. C'est l'héroïque histoire de François L., le propriétaire du Marché des Moulins à Yverdon-les-Bains, qui a subi une tentative de braquage ce dimanche 26 mai.

Les faits se sont produits alors que François fermait boutique, peu avant 17h, d'après ses dires. Comme on peut le voir sur la vidéo de caméra-surveillance — partagée sur les réseaux sociaux lundi soir par le trublion de la politique yverdonnoise Ruben Ramchurn (UDC) — alors que l'épicier est devant l'entrée du magasin, un homme se dirige vers lui avec un sac en plastique bleu, d'où il dégaine une arme à feu une fois face au sexagénaire.

Contacté, le Ministère public vaudois confirme qu'une procédure a été ouverte, à la suite de dépôt de plainte du propriétaire du commerce pour brigandage à main armée. «Une instruction est en cours afin notamment de déterminer précisément le déroulement des faits, et permettre d’identifier le ou les auteurs», précise encore le porte-parole Vincent Derouand. Aucun individu n’a été interpellé, à ce stade.

Blick s'est entretenu avec l'intrépide épicier mardi. Il raconte, encore sous le choc: «L'homme débarque avec son arme pointée sur moi. Il est masqué, avec une cagoule et une capuche. Au moment du face-à-face, je lui demande de retirer son masque, s'il veut entrer dans le magasin (rire timide). Il continue de pointer son arme— disons que c'est une drôle de sensation, d'avoir une arme aussi proche de son visage.»

«Des enfants à l'intérieur»

Et l'Yverdonnois de poursuivre: «Je tente alors de repousser son arme avec la main. Il faut savoir qu'il y a encore des gens, et des enfants, surtout, à l'intérieur du magasin. Là, il enlève le cran de sûreté du pistolet: j'avoue que, à cet instant, j'ai vraiment eu peur. Je me suis demandé s'il allait me tirer dessus. Imaginez, le canon est seulement à quelques centimètres de ma tête, à ce moment!»

François a eu un réflexe qui lui a, peut-être, sauvé la vie — celui de se réfugier à l'intérieur. Il poursuit son récit: «Heureusement, mon épicerie a une porte en acier anti-cambriolages, j'ai vite fermé. Là, il était démuni, il ne pouvait plus entrer. Il est donc reparti en direction de la rivière, où un complice l'attendait en scooter.»

Il a tenté de rattraper le malfrat, par réflexe, sans succès. «Je lui ai couru après sur quelques mètres, en appelant vocalement les passants à l'aide. Je sais, quand on a 60 ans comme moi, c'est inconscient de courser les bandits comme ça (rires)! Quoi qu'il en soit, ils ont réussi à prendre la fuite avec le véhicule, évidemment.» À noter que, comme on le voit sur la vidéo, un quidam se tient devant le magasin pendant l'attaque.

«Pas soutenu par ma ville»

Au-delà de cet événement, François nous confie qu'il en a marre d'être pris pour cible par les voleurs de la région. Si c'est la première fois qu'on lui pointe une arme au visage, ses collègues auraient, elles, déjà vécu ce genre de péripéties plus d'une fois.

L'épicier déplore: «Je tiens boutique depuis environ 25 ans aux Moulins, et avec tous les braquages qu'on a eus, il était exclu que j'en laisse passer un de plus!» Il évoque «au moins» cinq braquages ou tentatives de baraquage armés, sur ces dernières années.

Se sent-il lâché par les autorités? Un peu, quand même, d'après ses dires: «Franchement, j'ai des vitres blindées, une porte en acier, des caméras partout, toutes les précautions possibles et imaginables: je vois mal ce que je peux faire de plus pour me protéger.» Il soupire: «Et les autorités, elles me préconisent simplement de faire rentrer un client à la fois, étant donné mon passif avec les voleurs. Mais ce n'est juste pas réaliste. Et je n'ai pas les moyens de payer un vigile. Donc j'avoue que je ne me sens pas vraiment soutenu par ma ville...»

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