Évacuation du Mormont
Une zadiste porte plainte contre la police

Une zadiste a porté plainte contre la police à la suite de l'évacuation du Mormont (VD). Elle estime que les forces de l'ordre n'ont pas respecté un accord conclu avant l'opération. Elle dénonce une répression démesurée et une criminalisation des militants du climat.
Publié: 14.07.2021 à 14:31 heures
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Dernière mise à jour: 14.07.2021 à 14:38 heures
L'activiste a été embarquée par la police lors de l'évacuation de la ZAD.
Photo: CYRIL ZINGARO

L’évacuation de la ZAD (Zone à Défendre) du Mormont ne se serait pas passée dans l’ordre de ce qui était prévu. C’est ce qu’avance une militante expulsée qui a porté plainte contre la police. Elle dénonce une répression démesurée et une criminalisation des militants du climat.

«Non, tout ne s’est pas bien passé. Beaucoup de choses se sont même mal passées», a expliqué mercredi Léa*, devant la presse. Selon le collectif des Orchidées, qui regroupe les zadistes, le rapport de police récemment rendu public par le Conseil d’Etat «minimise», voire «occulte de réels problèmes».

Arrêtée, malmenée et accusée à tort

Lors de l’évacuation, la jeune femme était «ground support». Portant gilet fluo et brassard, elle devait protéger les personnes suspendues dans les arbres, en signalant notamment les câbles qui les retenaient dans les hauteurs. Un accord avait été passé avec les responsables politiques et la police, selon elle.

Mais en cours d’opération, la police a procédé à son arrestation, alors qu’elle ne faisait que tenir le rôle 100% pacifique qui lui était dévolu, raconte-t-elle. Six policiers l’ont embarquée de force, jetée au sol, menottée puis emmenée à la Blécherette.

Après avoir passé une nuit au poste de police, elle comprend qu’elle est notamment accusée de violences et de menaces contre agent. Une «fausse accusation», dénonce-t-elle, qui sera d’ailleurs abandonnée quelques jours plus tard par la justice.

«Cette interpellation était illicite», explique son avocat Me Hüsnü Yilmaz qui a porté plainte, le 30 juin dernier, pour voies de fait, abus d’autorité et tentative de dénonciation calomnieuse. Il réclame l’ouverture d’une enquête pénale, pour notamment examiner les circonstances de l’accord conclu avec les autorités et déterminer quand et pourquoi il a été rompu.

Les militants dénoncent un «fichage généralisé»

D’une manière générale, le collectif, dont quatre membres se sont exprimés mercredi en conférence de presse, dénonce la répression disproportionnée qui s’abat sur les zadistes. Le Ministère public a demandé d’établir un profil ADN de toutes les personnes évacuées, ce qui correspond à «un fichage généralisé», dénoncent-ils. Il n’est pas justifié d’établir un profil ADN pour des infractions mineures passibles de simples contraventions, observe Me Yilmaz.

Selon le collectif, une deuxième plainte contre la police aurait été déposée par une personne qui faisait partie de l’équipe des soignants. Celle-ci aurait été embarquée par la police et laissée sans eau au soleil, victime d’une insolation et déshydratée.

Pour rappel, le 30 mars dernier, la police a évacué la ZAD du Mormont, près d’Eclépens, sur décision de justice. Cette colline était occupée depuis presque six mois par un groupe de militants pour empêcher une extension de la carrière du cimentier Holcim.

*Nom d’emprunt

(ATS)

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