Vagues de chaleur, chutes de pierres ou inondations: les conséquences du dérèglement climatique deviennent des charges financières très concrètes. Le canton du Valais vient de publier des chiffres à ce sujet.
«Le réchauffement climatique pèse lourdement sur les comptes du canton, assure le conseiller d'État responsable du dossier, Roberto Schmidt. Le canton du Valais doit dépenser en moyenne 250 millions de francs par an pour les conséquences du dérèglement climatique.»
«J'ai été surpris par ce résultat»
Ces quelque 250 millions de francs ont été dépensés dans différents départements. «Cela comprend les dommages causés par le gel, qui doivent être remboursés aux agriculteurs, les dommages aux routes lors de laves torrentielles ou les dommages causés par les inondations.» Pour réaliser cette évaluation, Roberto Schmidt a demandé à ses départements combien d'argent ils avaient dépensé par le passé pour les conséquences du dérèglement climatique. «J'ai été surpris par le résultat élevé.»
Le manque à gagner n'est pas pris en compte. Le canton du Valais vit aussi du tourisme: «S'il n'y a pas de neige, personne ne vient skier», pointe le conseiller d'État. C'est aussi pour cela qu'il fait la promotion de la loi sur la protection du climat. «Les cantons de montagne sont particulièrement touchés par le dérèglement climatique. C'est pourquoi il faut maintenant aller plus vite.»
Pas de chiffres pour la Suisse
La Confédération ne dispose pas d'une liste exhaustive de ce que le dérèglement climatique a coûté à la Suisse jusqu'à présent, écrit l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Il existe toutefois des indices: les pertes dues aux événements extrêmes liés aux conditions météorologiques et au climat ont été estimées en Suisse ces dernières années à environ 500 millions de francs par an en moyenne. «L'événement le plus coûteux jusqu'à présent, avec des dommages totalisant trois milliards de francs, a été les inondations d'août 2005.»
Lorsque les poissons meurent pendant les étés chauds, que la production d'électricité diminue ou que des éboulements se produisent, le porte-monnaie en souffre également. «Il n'est toutefois pas possible de chiffrer clairement les coûts», explique-t-on à l'OFEV.
Estimations prévues pour 2025
Dans l'agriculture, les coûts de l'été caniculaire 2003 se sont élevés à 500 millions de francs, poursuit l'OFEV. Il n'existe pas de calcul précis pour les dernières années, explique Sandra Helfenstein de l'Union suisse des paysans. «Les rendements des paysannes et des paysans diffèrent d'une année à l'autre. Il me semble extrêmement difficile de calculer quelle part de ces différences est imputable au dérèglement climatique.»
Pour que la lumière soit faite sur les coûts du dérèglement climatique, la Confédération a lancé un programme de recherche. «Les résultats seront disponibles en 2025.»