Incisive, ingénieuse, acharnée et ambitieuse. Ces qualificatifs valent autant pour Laetitia Guinand, présentatrice de l’émission «Le PoinG» sur Léman Bleu, que pour la télévision régionale genevoise qui l'emploie. Celle qui excelle dans l’art d’organiser des débats sans langue de bois s’apprête à concrétiser un sacré tour de force: monter à Paris pour faire vivre en direct le 1er tour de l’élection présidentielle française à ses spectatrices et spectateurs, ce dimanche 10 avril.
Plusieurs personnalités de premier plan sont prévues en plateau, de 19h30 à 21h: le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, la figure de l’universalisme Rachel Khan, l’écologiste Sandrine Rousseau, le médiatique psychanalyste Gérard Miller ou encore le conseiller national libéral-radical Christian Lüscher et la conseillère aux États verte Céline Vara. Blick s’est greffé à l’opération et vous en dévoilera les coulisses. Au programme: interviews et anecdotes, en textes et vidéos.
À deux jours de la prise d’antenne ce 8 avril, l’heure n’est pas encore aux croustillantes joutes verbales. Se délocaliser à 530 kilomètres pour prendre l’antenne le temps d’une courte soirée ne se prépare pas en trois coups de cuillère à pot. La dernière ligne droite est stressante et parsemée d’embûches de dernière minute. Nous vous le raconterons en début de semaine prochaine.
Une actualité qui passionne
En attendant, Laetitia Guinand revient sur la genèse du projet. «L’aventure a commencé l’automne dernier, glisse la journaliste. 'Le PoinG' est une émission politique qui doit être en phase avec l’actualité. Et l’actualité, ce dimanche 10 avril, c’est le 1er tour de l’élection présidentielle.»
La Genevoise estime que ce rendez-vous électoral touche la population romande. La passionne, même. «Elle s'en sent évidemment proche parce que certains cantons ont une grosse communauté française. Mais aussi parce que c’est une culture politique qui l’intrigue, la fascine ou encore qui la fait rire…»
D’autant plus que la situation hexagonale est à mille lieues de ce qu’on connaît en Suisse romande, malgré la proximité géographique. «C’est un pays qui vote très peu, qui hyperpersonnalise ses politiques, enchaîne Laetitia Guinand. Il y a donc un phénomène d’attraction-répulsion qui rend les choses particulièrement intéressantes pour les Suisses. Nous nous sommes dit: pourquoi ne pas nous délocaliser, être au plus proche de l’événement? Ensuite, la machine s’est mise en route et nous avons foncé.»
Un second tour à la maison
Bien sûr, cette aventure est une gageure pour la chaîne régionale aux ambitions romandes. «C’est la première fois que nous faisons un direct de cette ampleur, glisse l'ancienne employée de RTS La Première. C’est donc l’occasion de dépasser nos limites et de montrer de quoi nous sommes capables.»
Après ce test grandeur nature, «Le PoinG» reviendra à Genève pour le second tour. Cette fois, l’émission ramènera le résultat et ses conséquences à la Suisse, avec des invités helvétiques. «Je trouve intéressant de faire à cette occasion un focus sur ce qui va se passer pour nous et sur les leçons et comparaisons à faire avec, notamment, nos futures échéances électorales. Car cette élection aura bel et bien un impact direct sur nous et sur l'Europe.»