Samedi n’était qu’un avant-goût: protestant contre leurs conditions de travail, 150 collaborateurs du fournisseur de services aéroportuaires Swissport ont exigé, par des huées et des pancartes de protestation, la fin immédiate de la convention collective de travail (CCT) de crise, élaborée pendant la pandémie de Covid-19. Le fonctionnement de l’aéroport de Zurich n’en a pas été affecté. Les collaborateurs impliqués avaient congé et ont manifesté sur leur temps libre.
Cela pourrait bientôt changer. Stefan Brülisauer, de la branche Trafic aérien du syndicat SSP, déclare en effet à Blick: «De plus en plus de collaborateurs sont prêts à rompre l’obligation de paix.» L’obligation de paix est valable tant que la CCT est en vigueur, c’est-à-dire jusqu’à la fin de l’année: il n’est donc pas permis de faire grève. Mais les employés sont à présent enclins à cesser le travail, même sans l’intervention du syndicat.
Le syndicat veut toujours un compromis
«Nous avons déjà frôlé la grève à plusieurs reprises», explique Stefan Brülisauer. Des collectes de signatures en vue d’une telle opération auraient en effet déjà été organisées, sans concertation avec les syndicalistes.
Stefan Brülisauer précise toutefois: «Nous respectons l’obligation de paix.» Selon lui, le syndicat souhaite toujours un compromis entre la direction et les employés, mais il comprend les revendications des collaborateurs, nous dit-il: «Nous ne pouvons pas retenir les collaborateurs indéfiniment.»
Des conséquences disciplinaires à prévoir
En attendant, la direction de Swissport ne veut rien savoir d’une grève imminente. Elle n’a pas été informée d’une telle éventualité. «Une violation du devoir de paix serait traitée avec des conséquences disciplinaires», déclare une porte-parole de la société. La question de savoir si les employés grévistes seraient licenciés reste ouverte.
Swissport estime que le maintien de la CCT de crise est justifié. En juin, l’exploitant de l’aéroport affichait des chiffres alarmants pour la première fois depuis le début de la pandémie. Cependant, la marge bénéficiaire convenue contractuellement dans la CCT de crise est encore loin d’être atteinte.
(Adaptation par Lliana Doudot)