Les cartes sont redistribuées
Qui pour remplacer Berset à la tête du Département de l'intérieur?

Quel département dirigera le nouveau conseiller fédéral Beat Jans (PS)? Le Conseil fédéral décidera aujourd'hui de l'affection du nouveau sage – au Département de l'intérieur ou ailleurs. Blick répond aux principales questions sur le grand remaniement.
Publié: 14.12.2023 à 13:25 heures
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Dernière mise à jour: 14.12.2023 à 14:21 heures
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Le nouveau Conseil fédéral doit se mettre d'accord sur la répartition des départements dans les prochains jours.
Photo: AFP

Primes maladie, coûts de la santé, AVS... Ces grandes thématiques attendent patiemment d'être reprises en main au sein du Département de l'Intérieur (DFI), qui n'a désormais plus de chef. Qui prendra le relai sur ces importantes questions à l'avenir? Et selon quelles règles se fera la nouvelle répartition des départements au sein de la Berne fédérale? Blick esquisse les principales clés de réponse.

Beat Jans succédera-t-il à Alain Berset au DFI?

Pas nécessairement. Les sept départements vont être réattribués par le Conseil fédéral nouvellement constitué. Les membres du gouvernement se répartiront les départements lors d'une réunion informelle en petit comité, sans procès-verbal. La séance à murs clos devrait avoir lieu cette semaine.

Le nouveau gouvernement entrera officiellement en fonction le 31 janvier 2023. La répartition des départements sera officiellement confirmée lors de la première séance du Conseil fédéral début janvier. Avant d'être proclamé conseiller fédéral, Beat Jans avait toutefois déclaré à Blick que s'il venait à être élu, il souhaiterait prendre la tête du département de l'Intérieur. C'est désormais chose faite. Reste à savoir si son vœu se réalisera.

Selon quelles règles se déroule l'attribution des départements?

La répartition des départements se fait selon le principe de l'ancienneté. Les membres du Conseil fédéral qui sont en fonction depuis le plus longtemps ont la priorité. C'est donc Guy Parmelin (UDC), le doyen du Conseil fédéral, qui aura l'honneur de se prononcer en premier quant à ses préférences. Le Vaudois avait été élu au gouvernement national en décembre 2015.

Le Tessinois Ignazio Cassis (PLR), en fonction depuis 2017, le talonne. La centriste et nouvelle présidente de la Confédération Viola Amherd et la PLR Karin Keller-Sutter suivent. Les deux élues sont conseillères fédérales depuis début 2019. Albert Rösti (UDC) et d'Elisabeth Baume-Schneider (PS), nouvellement élus il y a un an, devront s'adapter aux choix de leurs collèges. Et le cadet de la promo Beat Jans devra prendre ce qu'il reste. Le nouveau conseiller fédéral a déclaré après son élection qu'il restait ouvert à tous les départements – malgré sa petite préférence pour le DIP. 

Que se passe-t-il en cas de désaccord entre les conseillers fédéraux?

Si aucun accord n'est trouvé à l'amiable, le Conseil fédéral passe au vote. C'est alors la majorité qui tranche – la majorité de droite. Mais le gouvernement évite toujours d'en arriver à de tels votes pour ne pas désavouer les différents élus.

L'année dernière, lorsque l'élue sortante Karin Keller-Sutter (PLR) a quitté le Département de la justice pour le Département des finances, le gouvernement national a réussi à trouver un consensus en l'espace de deux heures. Il est même arrivé que tout soit scellé en une séance express d'un quart d'heure max!

Ignazio Cassis va-t-il prendre la tête du DFI?

Les membres du Conseil fédéral sont restés discrets à ce propos jusqu'à présent. Aucune information n'a fuité sur les envies de changement des anciens élus avant la nouvelle répartition. Des spéculations laissent sous-entendre qu'Ignazio Cassis (PLR) pourrait bien prendre les rênes de l'important Département de l'Intérieur, après plus de six ans au Département des Affaires étrangères. Le Tessinois en connait quelque chose: la politique étrangère est souvent considérée comme un domaine d'activité avec peu d'influence et beaucoup de frustration.

S'il venait à changer de terrain de jeu, le médecin et ancien représentant passerait d'adjoint officiel à chef du DIP. L'homme de 62 ans confirmerait alors sa volonté de continuer l'aventure au Conseil fédéral pour les années à venir.

Qu'en est-il des autres conseillers fédéraux sortants?

Un grand remaniement paraît peu probable. Guy Parmelin (UDC) a l'air à l'aise au Département de l'économie depuis son arrivée en 2018. Un énième changement de domaine du haut de ses 64 ans pour quelques années serait inattendu. Pas de changement attendu pour Karin Keller-Sutter (PLR) non plus, qui a repris volontairement les finances en main il y a un an seulement. Peu probable enfin qu'Albert Rösti (UDC) et Elisabeth Baume-Schneider (PS) changent de poste un an après leur élection.

On ne sait pas non plus si Viola Amherd (Le centre) souhaitera changer de ministère au cours de son année présidentielle. Il y a un an, elle avait déclaré être restée «par conviction» au Département de la défense. Un secteur qui a toujours été considéré par ses prédécesseurs comme le département des débutants.

Quand a eu lieu le dernier grand remaniement?

La dernière grande réorganisation remonte à 2010, huit ans après le dernier remaniement. Cette année-là, quatre départements ont changé de leader. Jusqu'alors, les nouveaux conseillers fédéraux élus reprenaient toujours les départements de leurs prédécesseurs. La dernière fois que quatre élus avaient changé de départements en même temps, c'était en 1960 – juste après l'introduction de la formule magique.

Que souhaitent voir les partis lors de cette réattribution?

Difficile de savoir ce que les partis veulent réellement. Leurs idéaux ne coïncident pas toujours aux préférences de leurs conseillers fédéraux. Ce qui ne change pas, c'est que les bourgeois aiment l'économie et les finances, deux thématiques de deux départements clé. L'avantage de diriger le Département des finances (DFF)? Influencer les décisions des autres départements... via le budget.

La gauche se tourne plutôt vers le Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) ainsi que le DFI. Les thèmes sociaux comme la santé et la prévoyance vieillesse sont au cœur de ce ministère. Le coprésident du Parti socialiste (PS) Cédric Wermuth n'a pas caché ses craintes de voir la droite prendre le contrôle du Département de l'Intérieur. A ses yeux, cette option s'apparenterait à un «scénario d'horreur».

(ATS)

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