La Suisse organisera une conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine, qui devrait se tenir les 15 et 16 juin au Bürgenstock (NW). Après des discussions exploratoires, le Conseil fédéral estime mercredi que les conditions sont réunies pour lancer un processus de paix – sans la Russie qui a clairement refusé l'invitation.
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La conférence devra servir de plateforme de dialogue pour identifier les voies susceptibles de mener à une paix globale, juste et durable pour l'Ukraine, fondée sur le droit international et la Charte des Nations Unies. Il s'agira de développer une compréhension commune parmi les Etats participants concernant la voie à suivre puis de déboucher sur une feuille de route concrète pour la participation de la Russie au processus de paix.
«L'alternative serait de ne rien faire»
En janvier, la présidente de la Confédération Viola Amherd avait promis au président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors de sa visite en Suisse, de soutenir un sommet pour la paix. Depuis, de nombreux entretiens ont été menés avec de nombreux Etats – ce qui rend le Conseil fédéral confiant quant à la capacité de la conférence prévue à déclencher un processus de paix, explique Viola Amherd. Il s'agit de lancer des étapes concrètes pour un processus de paix. Tous les participants doivent pouvoir s'impliquer dans ce processus. «Mais nous n'avons pas la garantie d'un succès», précise Viola Amherd. «L'alternative serait de ne rien faire.» Et ce ne serait pas une voie souhaitable, selon elle.
La Russie annule... mais doit être convaincue
Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a mentionné un entretien avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en janvier. Mais Cassis a également précisé que la Russie a jusqu'à présent clairement fait savoir qu'elle n'avait pas l'intention de participer au sommet. Pour le reste, il ne peut rien dire sur la participation des chefs d'État, car l'invitation officielle n'a pas encore été envoyée. Mais dans une première phase, le Conseil fédéral aurait reçu des signaux positifs de différents États. Sinon, il aurait fallu réfléchir à une autre voie. Dans le cas contraire, la Suisse aurait renoncé à la conférence, confirme Viola Amherd. «Sinon, ce serait un échec et nous ne le voulons pas.»
Ignazio Cassis espère de son côté que la Russie participera à la suite du processus. Des pays proches de la Russie devraient venir en Suisse cet été. L'espoir est qu'ils fassent participer la Russie à un processus de paix, laisse entendre Ignazio Cassis. «Et la Russie sait très bien que l'attente des participants est là.»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est, lui, très heureux de la décision du Conseil fédéral, a expliqué Viola Amherd. L'idée est d'envoyer un peu plus de 100 invitations. Les préparatifs du sommet battent d'ores et déjà leur plein.
Le Bürgenstock, un lieu plus facile à sécuriser que Genève
Un plafond de coûts a été fixé pour la conférence, dans un cadre similaire à celui de tels événements, explique l'ambassadeur Gabriel Lüchinger. Il ne donne pas de chiffres précis. Mais Ignazio Cassis ajoute que les coûts devraient se situer entre 5 et 10 millions de francs – notamment pour les mesures de sécurité globales. Cela fait partie du portefeuille prévu pour les visites d’État.
En ce qui concerne le choix du lieu, l'ambassadeur Gabriel Lüchinger a justifié le choix du Bürgenstock, au-dessus du lac des Quatre-Cantons. Il s'est fait pour plusieurs raisons. Le site en Suisse centrale est idéal et les lieux sont relativement bien sécurisés. La sécurité est comparable à celle du Forum économique mondial de Davos, mais les procédures y sont rodées depuis des années. Une alternative aurait été Genève. Mais il est bien plus difficile de rassembler autant de délégations dans une seule ville.
«Il reste des questions sans réponses»
Le Conseil fédéral se dit conscient qu'il existe encore quelques inconnues d'ici juin, mais il estime qu'il est de sa responsabilité de contribuer au processus de paix, au vu de la longue tradition diplomatique suisse. Il tient compte aussi des discussions exploratoires menées depuis janvier. L’idée recueille une adhésion internationale suffisamment importante.
Il s'agira désormais de la mise en œuvre concrète du sommet de la paix, ajoute le ministre des Affaires étrangères Cassis. «Il reste des questions sans réponse.» Des questions auxquels il faudra répondre jour après jour. Le chef du DFAE a réaffirmé la volonté du Conseil fédéral de mener à bien ce sommet.
(Avec l'ATS)