Joe Biden devrait se rendre en Suisse pour participer au sommet sur la paix en Ukraine au Bürgenstock. Un joli coup pour le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis et un signal fort – non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour la Suisse.
Blick répond aux questions essentielles qui entourent l'événement et cette visite présidentielle:
Que veut faire le président américain Joe Biden en Suisse?
Biden doit être l'invité vedette du sommet pour la paix en l'Ukraine que la Suisse organisera probablement en juin au Bürgenstock. Le démocrate américain a clairement fait savoir qu'il ne voulait en aucun cas laisser tomber l'Ukraine. L'année dernière, il a été le tout premier président américain à se rendre dans une zone de guerre active sans participation américaine et à rendre visite à Volodymyr Zelensky à Kiev.
Contrairement à la visite de Biden à Kiev, aucune alarme de missiles ne retentira au Bürgenstock. Mais le voyage du président américain en Suisse est également symbolique. Il souligne l'importance du sommet pour la paix dans notre pays.
Qu'est-ce qui sera évoqué lors du sommet?
Du plan de paix en dix points de Zelensky. Il définit clairement les conditions qui doivent être remplies pour que l'Ukraine puisse discuter avec la Russie de la fin de la guerre. Il s'agit notamment du retrait de toutes les forces armées russes du territoire ukrainien et de la mise en place d'un tribunal international spécial chargé de demander des comptes aux responsables de la guerre (y compris le président russe Vladimir Poutine).
83 pays soutiennent le plan jusqu'à présent – dont la Suisse. En organisant un sommet de paix cet été sur le sol suisse, les partisans de l'Ukraine veulent souligner qu'il n'y a pas d'alternative au plan en dix points. Et ils veulent trouver un «langage commun» pour parler de négociations, de paix et de la fin de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine, comme l'avait déclaré le conseiller fédéral Ignazio Cassis en marge du Forum économique mondial de Davos.
Que signifie la visite de Biden pour la Suisse?
Cette visite montre que la Suisse peut jouer un rôle important pour mettre fin à la guerre, malgré sa neutralité et son refus jusqu'à présent inébranlable de venir militairement à la rescousse de l'Ukraine. Biden ne viendrait pas s'il n'avait pas confiance dans le fait que la Suisse peut apporter une contribution importante et concrète.
Et bien sûr, cette visite souligne l'importance de la Suisse en tant que lieu d'accueil pour des méga-événements tels que le sommet réunissant les chefs de gouvernement et les chefs d'État de 83 pays. La Suisse est peut-être petite mais elle tient à rester une plaque tournante de la diplomatie: c'est une question de réputation!
Que signifie ce sommet pour l'Ukraine?
Pour l'instant, le sommet est purement symbolique. Les dix points de Zelensky sont certes essentiels pour l'après-guerre. Mais d'ici là, tous les accords concernant par exemple un tribunal international spécial ne serviront à rien tant que l'Ukraine ne pourra pas battre les Russes sur le plan militaire. Et le sommet du Bürgenstock n'apportera rien à l'Ukraine sur le plan militaire.
Bien plus que de belles paroles autour de tables prestigieuses en Suisse centrale, l'Ukraine aurait besoin d'armes supplémentaires et surtout de livraisons de munitions. L'important paquet militaire de 60 milliards, dont l'Ukraine aimerait bien voir la couleur, est toujours bloqué par les républicains au Parlement américain.
Comment la Suisse se prépare-t-elle à accueillir cet invité exceptionnel?
Les mesures de sécurité lors d'une visite d'un président américain sont massives. C'est ce qu'a montré récemment la visite de Biden à Genève en été 2021, où il a rencontré Poutine. Et la visite du président Donald Trump au WEF de Davos l'avait déjà confirmé auparavant.
Les détails des mesures correspondantes restent flous. Ce qui est clair, c'est qu'outre les forces de sécurité américaines et le «Secret Service», la garde spéciale du président, la Suisse devra, elle aussi, mettre à disposition toutes les forces de police et d'intervention possibles – à ses propres frais. C'est le prix que nous devons payer en tant que superpuissance diplomatique.