Alliés et rivaux indignés par ses propos
Alain Berset donne son avis sur l'Ukraine et choque tout le monde

À propos de la guerre en Ukraine, le président de la Confédération Alain Berset est sur la défensive. Critiqué pour une récente déclaration par tous les bords politiques, le conseiller fédéral est acculé même au sein de son parti.
Publié: 14.03.2023 à 06:09 heures
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Dernière mise à jour: 14.03.2023 à 06:42 heures
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Le président de la Confédération Alain Berset est au cœur d'une nouvelle polémique.
Photo: Keystone
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Pascal Tischhauser

La popularité du président de la Confédération Alain Berset s'effrite d'affaire en affaire. Mais le fait qu'il accuse d'autres personnes de «faire la guerre», dans la «NZZ am Sonntag», nuit vraiment à sa réputation. Les parlementaires s'accordent à dire que l'on peut être contre la transmission de matériel de guerre, mais dénigrer ceux qui pensent différemment n'est pas digne d'un président de la Confédération.

Le fait qu'Alain Berset ait déclaré qu'il ressent «aujourd'hui une frénésie guerrière dans certains milieux» est considéré comme un no-go. Le président du PLR Thierry Burkart est clair: «Cette déclaration du président de la Confédération me choque. En parlant de 'frénésie guerrière' et en ne faisant pas référence à la Russie, mais aux États occidentaux, Alain Berset justifie l'attaque de la Russie contre un État souverain. La victime devient ainsi le coupable et sa déclaration rappelle l'argumentation de Sahra Wagenknecht» (ndlr: en Allemagne). Selon lui, cela nuit à l'image de notre pays, notamment en Europe.

«Inacceptable»

Même son de cloche du côté du parti centriste. Le chef du groupe parlementaire Philipp Matthias Bregy souligne que «les déclarations du conseiller fédéral Alain Berset sont inacceptables». On peut avoir des opinions différentes, «mais dénigrer ceux qui pensent différemment en les traitant de bellicistes, ce n'est pas possible». Et d'ajouter: «J'attends de Monsieur Berset qu'il s'abstienne à l'avenir de faire de telles déclarations et qu'il accorde au débat le sérieux nécessaire, comme il sied à un président de la Confédération.»

Même au sein de son propre parti, le conseiller fédéral socialiste est critiqué. La coprésidente du PS Mattea Meyer précise qu'elle ne partage pas l'analyse d'Alain Berset et qu'elle le lui a fait savoir. Entre-temps, des voix s'élèvent également au sein du PS pour dire qu'Alain Berset fait du «Wagenknecht». La politicienne allemande est accusée de soutenir Vladimir Poutine avec son «Manifeste pour la paix». Personne du PS n'a toutefois souhaité être cité par Blick.

«Rien de nouveau chez Alain Berset»

Alain Berset est qualifié de «déconnecté» au sein des sociaux-démocrates. «Déconnecté? Ce n'est pas nouveau chez Berset», dit-on au centre. On trouve ses déclarations problématiques.

La vice-présidente du groupe PS Samira Marti les considère aussi comme «problématiques». Le fait qu'Alain Berset veuille la paix est, selon elle, louable: «Je le souhaite aussi. Mais le dictateur russe Vladimir Poutine n'envisage pas de mettre fin à la guerre. Les négociations de paix sont pour l'instant impossibles». C'est la triste vérité, selon elle, et «la dissimuler est problématique».

Une politique pas cohérente

Le premier vice-président du Conseil national, Eric Nussbaumer, est plus prudent. Le socialiste indique néanmoins clairement qu'il ne partage pas le point de vue d'Alain Berset. «La conception de la politique de neutralité de la Suisse doit être conforme au droit international moderne et à la Charte de l'ONU.» Avant d'ajouter que «les possibilités de la politique de neutralité permettent plus que ce que le Conseil fédéral nous communique depuis le début de la guerre.»

C'est sur ce point-là que Samira Marti accroche: «Si l'ensemble du Conseil fédéral s'opposait à la réexportation, j'attendrais au moins qu'il suive une ligne cohérente dans les autres domaines – l'aide humanitaire, l'argent des oligarques et les trafiquants de matières premières. C'est le contraire qui se produit. Tout cela est peu crédible.»

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