À peine le candidat de l'UDC au Conseil fédéral Albert Rösti a-t-il passé les auditions de mardi qu'un conseiller municipal zurichois le prend à partie. Le Vert Dominik Waser estime, ce mercredi sur Twitter, que le candidat bernois devrait être jugé pour crimes contre notre avenir plutôt que d'être présenté au Conseil fédéral.
Traduire ses adversaires en justice pour leurs opinions politiques, ce n'est pas vraiment une attitude démocratique. Mais Dominik Waser relativise: «C'est à un tribunal de décider si j'ai raison dans mes accusations.»
La politique de Rösti entraîne des dommages?
Le jeune politicien ne trouve pas qu'il a manqué de tact. Bien sûr, il s'agit d'une déclaration provocante. «Mais ce qu'Albert Rösti a fait ces dernières années par sa politique et par son lobbying en faveur des énergies fossiles entraîne des dommages massifs à l'environnement et des coûts sociaux importants», explique le Vert.
La raison de ses accusations? Albert Rösti, connu comme un collectionneur de mandats, a été pendant des années président de Swissoil, l'association des commerçants suisses de combustibles. Il est également président d'Auto-Suisse, l'association des importateurs d'automobiles. De quoi faire froncer les sourcils de l'écologiste, étant donné la crise climatique actuelle.
Toutefois, si Albert Rösti est élu au Conseil fédéral, il devra céder ses mandats. Mais pour Dominik Waser, ce n'est pas suffisant pour se détendre: «On ne discute pas assez de ce qu'il a fait auparavant. Justement parce qu'il y a le risque qu'il se retrouve au Département de l'environnement.» Pour lui, quelqu'un comme lui n'est pas acceptable au Conseil fédéral.
Pas d'infraction concrète à citer
Même si un conseiller fédéral comme Albert Rösti peut être une épine dans le pied, selon Dominik Waser, ce dernier ne peut pas citer d'infraction concrète. «Rösti est coresponsable du fait que ma liberté personnelle, comme celle de beaucoup d'autres, est déjà et sera encore plus limitée à l'avenir», tonne le Vert.
Le politicien UDC enfreindrait ainsi notre Constitution fédérale, qui garantit le droit à la vie, la liberté personnelle et la responsabilité sociale. Seulement, pour faire valoir cela, la Suisse devrait avoir une Cour constitutionnelle. Or, il n'en existe pas, admet Dominik Waser.