À 60 ans et en recherche d'emploi
«Je ne crois plus à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée»

Le marché du travail se restructure... Et licencie. Une mauvaise nouvelle, surtout pour les seniors, même lorsqu'ils représentent une main d'œuvre qualifiée, jugée manquante. À tort? René Handschin, sexagénaire en recherche d'emploi, explique sa situation à Blick.
Publié: 24.01.2024 à 13:12 heures
1/6
René Handschin a travaillé pendant 28 ans dans l'aviation.
Photo: Zvg
RMS_Portrait_AUTOR_316.JPG
Sarah Frattaroli

René Handschin a fait une carrière classique dans les compagnies aériennes: formation dans une agence de voyage, puis plusieurs décennies d'activité chez Lufthansa dans différentes fonctions aux aéroports de Zurich et de Bâle. D'abord au guichet de vente des billets, puis comme chef d'escale. «Dans le cadre de la consolidation dans le secteur aérien, j'ai perdu mon emploi», raconte-t-il.

Il a trouvé un emploi dans une autre branche, a travaillé pendant sept ans dans la gestion de la sécurité et des installations... pour être à nouveau mis sur la touche dans le cadre d'une réorganisation. C'était en octobre 2022: «Depuis, j'ai dû envoyer 100 candidatures», dit René Handschin. Les refus pleuvent. Quand les entreprises daignent donner des nouvelles. «J'aimerais déjà avoir des nouvelles des employeurs.» La faute à son âge, René Handschin en est convaincu. Dans quelques jours, il aura 61 ans – et pour de nombreux employeurs, il fait donc partie de l'ancienne génération.

«Ce sont des prétextes»

Les statistiques lui donnent raison: le marché du travail se normalise, après des années de pénurie de personnel, les vagues de licenciements se multiplient – et les travailleurs âgés sont plus souvent concernés que la moyenne. «Je ne crois plus à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée», déclare René Handschin, consterné.

Lorsqu'il a perdu son emploi dans le domaine de l'accueil et de la sécurité en octobre 2022, il était d'abord plein d'espoir. «La pandémie touchait à sa fin et l'on parlait partout de la pénurie de personnel qualifié», se souvient-il. «Je me suis dit: c'est l'occasion pour moi de me réinsérer dans le transport aérien!»

Il est fasciné par le secteur, l'aviation est sa grande passion. Jusqu'à présent, il n'a pas réussi à y remettre les pieds, malgré ses 28 ans d'expérience. «Les employeurs disent que je ne remplis pas les critères requis. Je n'y crois pas, ce sont des prétextes.»

«J'ai encore de l'espoir»

René Handschin vit dans la région bâloise. Récemment, il a essuyé un refus de Berne, sous prétexte que le trajet pour aller travailler était trop long. «Je peux pourtant décider moi-même», estime le sexagénaire. Il postule également à Zurich, dans les Grisons – dans toute la Suisse. «Je peux faire la navette, déménager ou chercher une solution en tant que résident à la semaine.»

L'essentiel pour lui: travailler. Car les recherches d'emploi infructueuses rongent l'estime de soi. «Cela entretient la frustration, la déception et l'absence de perspectives», déplore René Handschin. «J'ai encore de l'espoir», maintient René Handschin. «Outre l'aviation, je peux très bien m'imaginer travailler dans le tourisme, la logistique, l'exploitation ferroviaire ou l'expédition.»

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la