8500 spectateurs avaient été évacués
Suspecté de terrorisme et arrêté devant l'Arena de Genève, il est traumatisé

Un Français avait été arrêté devant la salle de concert genevoise de l'Arena, le 26 février dernier. Des suspicions de terrorisme avaient conduit à l'évacuation de la salle. Les charges qui pesaient sur l'homme incriminé ont été abandonnées. Il veut être dédommagé.
Publié: 09.01.2024 à 16:06 heures
Simultanément à son arrestation à l'Arena de Genève, le 26 février 2023, la salle de spectacle avait été évacuée et le concert annulé.
Photo: Keystone
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Lomepal se produisait le 26 février 2023 à l'Arena de Genève. Mais personne n'a pu assister au show du rappeur: les 8500 spectateurs ont été évacués. Soupçonné de terrorisme, un vendeur de 40 ans qui travaillait dans la salle de spectacle avait été embarqué de manière musclée et relâché le surlendemain.

La procédure contre lui est désormais classée, indique la «Tribune de Genève». Les charges vont être abandonnées. Tout est bien qui finit bien? Pas pour le quadragénaire. Traumatisé, il demande un dédommagement financier. Il dénonce dans les colonnes du quotidien le choc vécu par sa famille et le dégât d'image qu'il subit dans sa petite commune de résidence, en Haute-Savoie (F).

Il avait «alarmé la population»

Ce Français d'origine camerounaise est converti à l'islam. Sa famille est «cosmopolite, pas radicale», expliquait-il en mars 2023 à la «Tribune». Peu avant le concert de Lomepal, en février, il avait posté sur Facebook et Snapchat un mot comprenant notamment «si Dieu le veut», en français et en arabe. Il assure qu'il s'agissait d'un texte émotionnel, publié après l'enterrement d'un copain.

Mais un proche d'une personne qui participait au concert dans la salle genevoise a pris peur, et transmis les textes du vendeur incriminé à la police française. Cette dernière les a fournis aux forces de l'ordre du bout du Léman, qui ont interpellé le Français vers 22h30 le soir du concert de Lomepal. Il était prévenu de l'article 258 du Code pénal, soit d'avoir «alarmé la population». Il risquait au maximum trois ans de prison.

Dédommagement pour son boulot et son mental

Outre son traumatisme, la perquisition de son appartement a également beaucoup choqué sa maman, qui a ouvert à des agents en arme. Les habitants de sa petite commune se sont aussi montrés méfiants avec lui, témoigne le quadragénaire au quotidien genevois.

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«Je n'ai plus pu travailler à l'Arena. J'ai coupé ma barbe», confie-t-il. Bien qu'il ne soit plus représenté par un avocat, celui qui s'est converti à l'islam veut être dédommagé financièrement par la justice du bout du Léman. Il mentionne des mandats perdus et des séquelles psychologiques.


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