Vingt cantons dans le rouge
La pénurie de logements s'étendra à toute la Suisse

La Suisse n'a plus assez de logements pour sa population. L'augmentation des coûts de construction et la baisse d'activité du secteur aggravent une situation déjà tendue. Conséquence: les prix des loyers grimpent en flèche.
Publié: 28.10.2022 à 09:31 heures
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Dernière mise à jour: 28.10.2022 à 09:33 heures
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Selon les prévisions de Wüest Partner, 20 des 26 cantons suisses connaîtront une pénurie de logements l'année prochaine.
Photo: Zamir Loshi
Dorothea Vollenweider

Près d'un tiers des locataires suisses souhaitent déménager, dans l'immédiat ou dans un futur proche. Mais les logements sont rares et se font de plus en plus chers. C'est ce que montre la grande analyse de marché annuelle Immo-Monitoring 2023 de Wüest Partner. «On peut parler d'une pénurie de logements à l'échelle de la Suisse», rapporte le directeur de l'étude, Robert Weinert, à Blick.

Il y a pénurie de logements lorsque moins de 1,3% des logements sont vides. Il devient alors difficile de trouver une nouvelle habitation dans le même canton dans un délai raisonnable. Les loyers des logements sur le marché en sont également affectés: ils augmentent, part du principe Wüest Partner.

20 cantons touchés par la pénurie

C'est surtout dans les cantons de Zoug, Genève et Zurich que les logements libres sont une denrée rare. Mais pas seulement. Selon les prévisions du cabinet de conseil immobilier, 20 des 26 cantons suisses manqueront de logements l'année prochaine.

En font partie Vaud, Lucerne, Argovie, les Grisons, Berne, Schwytz et Saint-Gall. «La situation n'est pas aussi précaire dans tous les cantons qu'à Zurich par exemple, détaille Robert Weinert. Mais trouver un appartement à louer n'est plus aussi facile qu'il y a deux ans, et ce, partout.»

Explosion des prix dans la construction

L'époque des villages fantômes est révolue. Ce brusque renversement de la tendance peut s'expliquer par plusieurs raisons. D'une part, le terrain à bâtir est, par nature, rare en Suisse. D'autre part, la demande en logements augmente en raison de l'immigration et de la croissance démographique.

Parallèlement, les maîtres d'œuvre ont réduit leurs activités, car les logements vacants n'ont cessé d'augmenter jusqu'en 2020. Par la suite, l'explosion des prix dans le secteur n'a pas relancé la tendance à la hausse, tant au niveau des investissements que des mises en chantier. «Les prix de la construction influencent fortement l'activité du secteur en Suisse», confirme Robert Weinert.

Fortes augmentations dans certains cantons

Conséquence logique: le prix des logements part à la hausse. Selon Wüest Partner, les loyers proposés augmenteront en moyenne de 2% l'année prochaine.

Les Grisons seront les plus touchés avec une augmentation de 3,5%. Zurich, avec une augmentation de 2,8%, se situe également nettement au-dessus de la moyenne suisse. En Suisse centrale et dans le canton de Genève, les loyers devraient augmenter de plus de 2%.

Charges à la hausse

«Mais les habitations deviennent aussi plus chères, car les standards en matière d'aménagement ne cessent d'augmenter», explique Robert Weinert. Il devient donc de plus en plus difficile pour les Suisses de trouver un logement bon marché.

Parallèlement, les charges – chauffage et eau chaude – deviennent de plus en plus élevées. Cela devrait même entraîner une hausse de plus de 5% du loyer brut d'un appartement moyen chauffé au gaz ou au fioul l'année prochaine. Et depuis la hausse des taux d'intérêt pour les hypothèques, acheter une maison individuelle n'est plus une alternative si avantageuse que cela.

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