Au Tessin, les pluies annoncées pour les prochains jours ne suffiront pas à combler le déficit d'eau et la sécheresse qui sévit à nouveau cet hiver. Entre le 1er décembre 2022 et la mi-février 2023, il n'est tombé dans le sud de la Suisse que 40 à 50% des précipitations habituelles, a expliqué à Keystone-ATS Marco Gaia, de l'Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse).
La dernière fois qu'il a vraiment plu sur le canton transalpin, c'était le 8 janvier. Depuis le 3 février, il est interdit d'y faire des feux en plein air. De faibles quantités de pluie sont annoncées pour Locarno jusqu'à vendredi, mais ne devraient pas dépasser les dix millimètres au total. Et aucune précipitation notable n'est attendue à court terme.
30 à 35 jours de pluie nécessaires
Selon MétéoSuisse, l'année dernière a déjà été l'une des plus sèches au sud de la Suisse depuis le début des mesures. Cinq à dix jours de pluie permettraient «seulement» de compenser le «déficit hivernal» actuel. Au total, il faudrait environ 30 à 35 jours de pluie supplémentaires pour combler le déficit de précipitations.
En Suisse romande, la dernière grosse période de pluie a eu lieu entre le 8 et le 18 janvier. Depuis, il n'y a eu que quelques précipitations anecdotiques, indique Christophe Salamin de MétéoSuisse.
Cette période de disette constitue-t-elle un record? Selon Christophe Salamin, on a déjà connu des périodes de plus de 30 jours sans pluie, mais que ce n'est pas courant. A Genève, par exemple, on en relève cinq depuis les années 1960, ajoute-t-il.
Le Nord du Jura est la région romande la plus affectée par le manque de pluie en janvier, tandis qu'en février il s'agit du bassin lémanique, du Valais central et des Préalpes.
Davantage d'eau en Suisse romande
Si quelques précipitations sont prévues ces jours, elles devraient amener au mieux entre 5 et 10 mm d'ici vendredi, selon MétéoSuisse. Il faudra ensuite attendre le 5 mars pour les prochaines précipitations.
Malgré tout, la situation en Suisse romande reste meilleure qu'au Tessin, car l'automne et le début de l'hiver ont été bien arrosés. En décembre, les précipitations étaient entre 100% et 120% de la norme.
Contrairement au reste de la Suisse, la situation des barrages tessinois est, elle aussi, préoccupante. A l'heure actuelle, ces derniers ne sont remplis qu'à un peu plus de 30%, indique l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) sur son site Internet.
Dans les cantons des Grisons et du Valais, la situation des lacs de retenue est meilleure: aux Grisons, ils sont remplis à 53,9%, en Valais à 55,7%. Pour l'ensemble de la Suisse, le taux de remplissage des lacs de retenue affiche 51,9% (état au 13 février 2023).
Au Tessin, le niveau des eaux souterraines reste inquiétant. En 2022, année plus chaude et plus sèche que la moyenne, des valeurs minimales absolues de la nappe phréatique ainsi que des valeurs maximales de la température de la nappe phréatique avaient déjà été enregistrées.
(ATS)