«On ne s'attendait pas à cette guerre», raconte jeudi la directrice de l'orphelinat en ukrainien devant la presse réunie au bord du Léman valaisan. L'institution, fondée en 1998 à Marioupol qui est sous le feu des attaques russes, a d'abord fui vers la Pologne, mais «les conditions n'étaient pas assez bonnes pour que les enfants y restent», ajoute-t-elle.
«Une équipe suisse est venue nous y chercher et j’ai compris, dans l’avion, que je pourrais me détendre, car les enfants étaient entourés de gentillesse», raconte celle qui s'exprime pour la première fois publiquement. Elle tient d'ailleurs à dire «toute sa gratitude au gouvernement suisse et aux autorités valaisannes».
A l'origine de la venue en Valais des «ailes de l'espoir», un appel reçu par Mathias Reynard, conseiller d'Etat: «On nous informait qu'un orphelinat devait quitter Marioupol et avait des difficultés à trouver un pays ou un canton pour l'accueillir». Tout a pu être mis en place en quelques semaines seulement, grâce notamment au travail de l'office de l'asile, des équipes du service d'action sociale et du service de la jeunesse.
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Soutien psychologique et études à distance
Aujourd'hui, les plus jeunes sont scolarisés sur le site de Saint-Gingolph. Les plus grands sont déjà intégrés dans les écoles de la région ou suivent des voies pour de futurs apprentissages. De nombreux jeunes maintiennent également leur scolarité à distance en Ukraine, «pour qu'ils puissent conserver un lien avec leur pays d'origine», précise le conseiller d'Etat.
Les enfants bénéficient aussi au besoin d'un soutien psychologique. Et du personnel, en partie venu d’Ukraine, a été engagé pour assurer le suivi, les traductions, le soutien, l’administration et l’intendance de l’orphelinat, note le canton.
Les sociétés, centres de loisirs et associations locales ont apporté une aide essentielle, en ouvrant leurs portes aux enfants. De nombreuses activités sont proposées, de la piscine à l’escalade, du football au ski, en passant par la danse ou des thérapies par le cheval. Cette offre facilite également l’intégration et l’apprentissage du français, relève encore le canton.
«Quand on est arrivés en Valais, on a compris que ce serait notre maison pour un long moment», confie la directrice de l'orphelinat. Mathias Reynard souligne que pour la suite, tout va dépendre de l'évolution de la situation en Ukraine. Pour l'heure, l'important est de leur «offrir la meilleure, la plus digne et la plus sereine vie possible».
(ATS)