Une école bombardée
Le gouverneur de Lougansk s'attendait à une frappe de grande ampleur

Dans l'est de l'Ukraine, les troupes russes ont bombardé une école. Blick avait pu communiquer avec le gouverneur de la région ce jeudi soir. Il avait lancé un appel à l'aide.
Publié: 08.05.2022 à 14:19 heures
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Serguiï Gaïdaï, gouverneur de l'oblast de Lougansk, est encerclé par les troupes russes.
Photo: Facebook, Screenshot
Guido Felder

La guerre fait particulièrement rage dans l’est de l’Ukraine. Jusqu’à 60 personnes auraient péri ce samedi après-midi après une frappe aérienne russe sur une école à Bilogorodka, dans la région de Lougansk.

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Blick était parvenu à entrer en contact par e-mail avec Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région, avant ce bombardement. Et il était désespéré. «Artillerie, mortiers, roquettes, bazookas: tout le territoire de l’oblast de Lougansk est bombardé!», avait-il détaillé ce jeudi soir.

Serguiï Gaïdaï

Serguiï Gaïdaï, 46 ans, est depuis 2019 à la tête de l'administration régionale de l'État de Lougansk — ou oblast de Lougansk. Cela correspond au poste de gouverneur ou de chef de gouvernement local.

Le président Volodimir Zelenski a nommé Serguiï Gaïdaï parce qu'il n'était «pas satisfait du rythme» de son prédécesseur.

L'Ukraine est divisée en 24 oblasts.

Serguiï Gaïdaï, 46 ans, est depuis 2019 à la tête de l'administration régionale de l'État de Lougansk — ou oblast de Lougansk. Cela correspond au poste de gouverneur ou de chef de gouvernement local.

Le président Volodimir Zelenski a nommé Serguiï Gaïdaï parce qu'il n'était «pas satisfait du rythme» de son prédécesseur.

L'Ukraine est divisée en 24 oblasts.

Entre la distribution de biens humanitaires, l’évacuation de la population, la remise en état des infrastructures bombardées, le soutien aux militaires, l’organisation de véhicules de secours médicaux et de médicaments ainsi que de nombreuses autres tâches, il ne savait déjà plus où donner de la tête.

Les pays baltes ensuite

Dans son message, Serguiï Gaïdaï a insisté sur une chose: le président russe ne lâchera rien en Ukraine. «S’il gagne, Vladimir Poutine s’attaquera ensuite aux pays baltes», nous a assurés le gouverneur. Mais le chef de l’administration régionale remplirait sa mission «jusqu’au bout», coûte que coûte, a-t-il soutenu.

Les Ukrainiens se battent pour la paix et la tranquillité dans toute l’Europe, a appuyé Serguiï Gaïdaï. Il espère que les pays européens montreront «au moins un peu du courage de Zelensky», le président ukrainien, pour agir plus durement contre «le criminel de guerre Poutine». «Sinon, des bombes seront également larguées dans les rues de Varsovie, de Berlin et d’autres villes», a-t-il prédit.

Blick avait déjà parlé avec Serguiï Gaïdaï de la menace russe deux semaines avant la grande invasion russe en Ukraine. Il craignait une attaque de Poutine et avait annoncé à ce propos qu’il resterait «quoi qu’il arrive».

Les Russes attaquent délibérément les hôpitaux

La guerre fait désormais rage depuis plus d’un mois. Sur Facebook, Serguiï Gaïdaï a révélé que, dans l’oblast de Lougansk, plus aucun hôpital n’est opérationnel. «Depuis le début de la guerre, chaque établissement médical de notre région a été bombardé», explique-t-il, dévasté. En témoignent des photos de l’hôpital de la ville de Rubishne. Il n’en reste que des ruines.

L'hôpital de Rubishne a été détruit.
Photo: Facebook

Selon le gouverneur, les troupes russes priveraient délibérément la région de toutes les installations de santé «afin que les blessés n’aient aucune chance de survie».

D’après des informations en provenance de Kiev, des unités ukrainiennes et des troupes russes se livreraient actuellement de violents combats dans la région de Lougansk, y compris autour de Rubishne.

D’abord l’est, ensuite Kiev?

Le commandement des troupes russes avait annoncé qu’il se concentrerait sur la prise des régions de Lougansk et de Donetsk, situées dans l’est de l’Ukraine et revendiquées par les séparatistes pro russes. L’armée ukrainienne s’attend toutefois à ce que la Russie n’ait pas encore définitivement renoncé à la conquête de Kiev.

Actuellement, la région peut souffler un peu. Les troupes en profitent pour former du personnel et développer leur défense. «L’Ukraine veut être prête pour une nouvelle attaque sur Kiev», a souligné le vice-chef de l’armée de terre.

(Adaptation par Lauriane Pipoz)


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