La peur règne toujours sur la côte égyptienne de la mer Rouge. Un requin a tué deux nageuses ce week-end – une Autrichienne et une Roumaine. L'animal meurtrier n’a pas pu être abattu. Il se trouverait apparemment toujours dans la baie devant la station balnéaire d’Hurghada, où la baignade est actuellement interdite.
Les attaques de requins en mer Rouge sont extrêmement rares. Elles s'expliqueraient par des carcasses de moutons flottant dans la mer qui auraient attiré les prédateurs de l’océan Indien. C’est dans cette région que l’on enregistre le plus grand nombre d’attaques de requins au monde, et particulièrement autour de l’île de La Réunion.
Le territoire français dispose d’une nature magnifique – et il est apparemment l’île numéro un au monde en ce qui concerne les attaques de requins, selon le podcast «Réunion: attaques de requins au paradis» animé par le journaliste anglais, aventurier et surfeur Daniel Duane.
Les requins-bouledogues «déchirent et déchiquettent»
Selon Daniel Duane, les requins-bouledogues font tellement peur sur l’île que la baignade et le surf sont interdits partout sauf dans les lagons coralliens. Ces spécimens sont «des animaux horribles, dit le surfeur. Ils déchirent et déchiquettent.»
«Tout a commencé en 2011, lorsque les requins ont commencé à mordre les gens à La Réunion, explique l’aventurier. Bien plus qu’auparavant et avec une violence inouïe.»
Il y aurait entre 300 et 3000 de ces requins au large de l’île. Depuis 2011, douze attaques mortelles ont eu lieu et huit autres personnes ont été mutilées. «En l’espace de deux mois, un homme s’est fait arracher une jambe sur une plage. Deux autres ont été broyés. Et un baigneur s’est fait couper son canoë en deux», explique Daniel Duane dans son podcast. «Et la même chose s’est répétée année après année», insiste-t-il.
La bague était encore au doigt dans l’estomac du requin
En 2019, l’une des victimes était un Britannique de 44 ans, Richard Martyn Turner. Alors qu’il faisait de la plongée en apnée, un requin l’a attaqué. Turner a disparu dans les profondeurs. Ce sont des pêcheurs qui ont retrouvé une trace de l’homme. Le requin a été capturé et a passé une radiographie. Dans son estomac se trouvait la main de Turner, avec son alliance au doigt.
La raison pour laquelle les eaux de l’île, situées à environ 700 kilomètres à l’est de Madagascar, sont à ce point infestées de requins serait due à ce que l’on appelle l’autoroute des requins, sur laquelle les prédateurs migrent entre l’Australie et l’Afrique du Sud.
Lignes de tambour et clôtures sous-marines
Bien que la vente de viande de requin soit interdite sur l’île, la population locale chasse ces animaux pour rendre les eaux plus sûres. Les requins sont attirés avec ce que l’on appelle des lignes de tambour. «Ce sont de gros hameçons d’appât ancrés au fond de la mer, explique Daniel Duane. Le requin mord dans l’hameçon et reste coincé.»
Dès qu’un requin est accroché à l’hameçon, le pêcheur est informé de ses coordonnées. «Il dispose de 90 minutes pour s’y rendre», poursuit le surfeur. S’il ne s’agit pas d’un requin-bouledogue, l’animal est relâché. Bien que l’espèce soit classée «vulnérable» par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) depuis 2005, les requins-bouledogues sont abattus – déjà 135 l'ont été depuis 2014.
Il est possible que cette méthode fonctionne pour garantir la sécurité des eaux de l’île. Les dernières attaques ont eu lieu en 2019. Entre-temps, des clôtures sous-marines spéciales sont également testées. Mais malheureusement, il n’est pas possible de les poser tout autour de l’île.
(Adaptation par Mathilde Jaccard)