Un géant de la tech est en crise
Mais pourquoi tout va donc si mal chez Apple?

Alors que ses concurrents cartonnent en bourse, l'action Apple est en chute libre. La grande question des investisseurs: la firme à la pomme sera-t-elle à la hauteur des grands défis technologiques qui l'attendent? Blick fait le point.
Publié: 07.03.2024 à 21:16 heures
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Avec l'iPhone 15, Apple a certes atteint de meilleurs chiffres de vente qu'avec la série précédente, mais le chiffre d'affaires du dernier trimestre a tout de même reculé.
Photo: keystone-sda.ch
Olivia Ruffiner

L'action d'Apple est en chute libre depuis plusieurs semaines. Le titre a chuté de près de 6% en quelques mois. Mardi, Apple a atteint son niveau le plus bas depuis quatre mois. Le titre s'échangeait alors à 175 dollars. Dans le même temps, le Nasdaq, l'indice technologique, progressait de 10% depuis le début de l'année. Pourquoi le groupe de la Silicon Valley enchaîne-t-il à ce point les boulettes? Réponses.

D'abord, une amende salée de l'UE

Apple est actuellement confronté à sa première amende antitrust. La Commission européenne a infligé à l'entreprise une amende de concurrence de 1,8 milliard d'euros. La raison? Apple aurait abusé de sa position dominante sur le marché et n'aurait pas informé ses utilisateurs de l'existence de solutions alternatives à sa plateforme iTunes. L'entreprise aurait également empoché pendant près de dix ans des commissions supplémentaires – parfois de 30% – de la part de ses clients sur des transactions effectuées via ses services.

Cette sanction est le résultat d'une enquête déclenchée par une plainte du géant suédois de streaming Spotify. Il s'agit de la troisième amende la plus importante jamais infligée par l'autorité de la concurrence de l'UE. La plus élevée était une amende de 4,1 milliards de dollars, infligée à Google en 2018 pour abus de position dominante sur le système d'exploitation Android.

Ensuite, l'iPhone 15 qui enchaîne les galères

L'iPhone représente environ la moitié du chiffre d'affaires d'Apple. L'année dernière, Apple a lancé le dernier-né de la gamme: l'iPhone 15. Mais quelques jours seulement après le lancement, des utilisateurs se sont plaints de la surchauffe de leur téléphone. D'autres ont rapporté que leur iPhone s'éteignait tout seul – une fonction intégrée aux téléphones afin de les protéger de cette éventuelle surchauffe.

Malgré ces désagréments, les ventes de l'iPhone 15 ont dépassé celles de l'édition précédente l'année dernière, d'après le bilan du quatrième trimestre publié par l'entreprise. Le chiffre d'affaires a néanmoins baissé de 1% au dernier trimestre pour atteindre 89,5 milliards de dollars.

Largué par l'intelligence artificielle

De nombreux géants travaillent sur plusieurs projets dans le domaine de l'intelligence artificielle. Microsoft a ainsi déjà intégré l'aide de son IA «Copilot» dans ses services Word, Powerpoint et Excel. De son côté, Google a lancé un nouveau chatbot avec «Gemini». Enfin, Meta aurait récemment lancé son agent conversationnel «Llama-2».

Et Apple? Rien dans le secteur de l'IA: de quoi agacer les investisseurs, qui cherchent des modèles commerciaux lucratifs et se détournent de plus en plus d'Apple... pour se tourner vers la concurrence. Apple a compris la leçon et aurait investi l'année dernière dans plus de 30 start-ups d'IA. L'entreprise présentera également son nouveau système d'exploitation iOS 18, en juin prochain.

Et puis l'«Apple Car», morte dans l'œuf

L'un des grands espoirs d'Apple en matière d'IA était le développement de sa propre voiture électrique, l'Apple Car – le CEO Tim Cook allant même jusqu'à la qualifier de «mère de tous les projets d'IA». Sauf que... patatra! L'entreprise de la Silicon Valley a dû annoncer l'abandon du projet. Les quelque 2000 collaborateurs qui ont participé au projet doivent donc désormais être réintégrés dans la division IA de l'entreprise.

Seul espoir: l'Apple Vision Pro...

Le grand espoir d'Apple, ce sont désormais les lunettes VR «Apple Vision Pro», une sorte d'ordinateur portable ressemblant à des lunettes de ski. Selon les analystes, plus de 200'000 lunettes auraient été vendues en 10 jours. Un intérêt auquel Apple s'attendait visiblement: le premier jour de vente, l'entreprise avait mis une grande partie de son personnel à contribution.

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