Chars, obusiers, avions de combat, hélicoptères, munitions... C'est un arsenal entier que les pays occidentaux ont fourni à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe.
Ces livraisons ont été rendues possibles par les paquets d'aide de l'Union européenne, validés à intervalles réguliers depuis la fin février. Et ce n'est pas terminé: en juillet encore, du matériel sanitaire, du carburant et surtout de nouvelles armes doivent être acheminés en Ukraine pour un demi-milliard d'euros, faisant passer le total des aides européennes à 2,5 milliards d'euros.
Jusqu'ici, pour les Ukrainiens, la devise était en quelque sorte: «Plus il y en a, mieux c'est» — après tout, une guerre est un gouffre à munitions. Or, le conflit entre dans une phase où le destin de Kiev est lié à des types d'armes lourdes et précises, indispensables pour résister à l'armée de Vladimir Poutine. Le média allemand «Der Spiegel» affirme même que la victoire finale dépend de ces livraisons spécifiques.
Les airs, un enjeu crucial
Il y a d'abord le radar de localisation Cobra, qui doit permettre aux Ukrainiens de mener des attaques encore plus précises et surtout coordonnées avec les obusiers blindés déjà livrés. L'armée allemande souhaite également fournir trois lanceurs de missiles similaires aux M270 britanniques. Les missiles GMLRS sont très précieux, car ils peuvent frapper très précisément grâce à leur système GPS intégré.
Le conflit s'articule de plus en plus autour du contrôle de la mer Noire. L'Ukraine aura beaucoup de mal à contrecarrer la suprématie russe en la matière: les soldats de Kiev ont coulé eux-mêmes leur seul espoir, le navire amiral Hetman Sagaidachny, afin d'éviter que celui-ci tombe entre les mains de Moscou.
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Obtenir une flotte grâce aux pays occidentaux restera un vœu pieux pour Volodymyr Zelensky et ses hommes: le développement et la construction de celle-ci coûterait plusieurs milliards d'euros et prendrait surtout beaucoup trop de temps. La seule option à disposition de l'Ukraine est de tenir les navires de combat russes à distance au moyen de missiles anti-navires.
Jusqu'à quand l'Ukraine tiendra-t-elle?
De tels instruments, extrêmement précieux pour Kiev, ont déjà été livrés par le Danemark, les États-Unis et la Grande-Bretagne. Mais le stock semble insuffisant et la Russie a revendiqué récemment la destruction d'un dépôt de ces missiles près d'Odessa.
La défense antiaérienne ukrainienne souffre beaucoup de la comparaison avec la Russie, au bénéfice d'une armée de l'air très développée. Certes, l'Ukraine peut abattre des avions de combat russes volant à basse altitude à l'aide de missiles Stinger et du système de défense antiaérienne S-300, mais une question se pose: jusqu'à quand?
Outre l'acheminement de nouvelles munitions, l'Ukraine place de grands espoirs en l'Allemagne. Berlin envisage de livrer un système de défense aérienne IRIS-T SLM qui, en combinaison avec le système américain NASAMS (National Advanced Surface-to-Air Missile System) et le blindé allemand Gepard, devrait constituer un bouclier efficace contre les avions russes.
L'Allemagne, planche de salut de Kiev
Au début de la guerre, les demandes d'armes lourdes à l'Europe par Volodymyr Zelensky semblaient promises à rester lettre morte. Mais cela a bien changé: l'Allemagne, à elle seule, a livré au cours des derniers mois 100'000 grenades à main, près de 15'000 mines antichars et plus de 10'000 grenades d'artillerie, selon «Der Spiegel», en plus de chars.
Les livraisons britanniques et américaines de lance-roquettes multiples de type HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) et M270 se sont révélées particulièrement décisives jusqu'ici. Ces systèmes permettent à l'armée ukrainienne de mener des attaques précises, même sur des postes russes éloignés, et de stabiliser la situation sur le front.