Plus que le Covid ou Fukushima
La guerre en Ukraine a entrainé un effondrement collectif du bien-être

La guerre d'agression russe contre l'Ukraine a laissé des traces mesurables plus importantes sur la santé mentale des personnes en Europe que la catastrophe de Fukushima en 2011 et le Covid en 2020. En Suisse aussi, selon une étude de l'Université de Münster.
Publié: 20.02.2024 à 13:09 heures
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Dernière mise à jour: 20.02.2024 à 15:13 heures
Lorsque la guerre en Ukraine était particulièrement présente dans les médias sociaux, l'état mental des personnes interrogées était en moyenne plus mauvais.
Photo: DUKAS

La guerre d'agression russe contre l'Ukraine a laissé des traces mesurables plus importantes sur la santé mentale des personnes en Europe que la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 et le coronavirus en 2020. En Suisse également.

C'est le résultat d'une étude menée par une équipe de recherche internationale avec participation suisse, sous la direction des psychologues Julian Scharbert et Mitja Back de l'Université de Münster (D).

Un effondrement collectif du bien-être

Le début de l'agression russe contre l'Ukraine, il y a presque deux ans, un effondrement collectif du bien-être, indépendamment de l'âge, du sexe, de l'orientation politique ou d'autres caractéristiques des personnes interrogées, a indiqué l'Université de Münster mardi dans un communiqué. Des données provenant de Suisse ont également été intégrées dans l'étude.

Cette recherche, menée de fin 2021 à l'été 2022, a permis d'examiner l'évolution quotidienne de l'humeur pendant les semaines du déclenchement de la guerre. «Il n'est normalement pas possible d'étudier des événements aussi décisifs dans une fenêtre temporelle précise tout en conservant une certaine étendue géographique», a indiqué le Pr Back.

Données uniques en leur genre

Selon lui, ces données sont uniques en leur genre: elles proviennent du projet «Coping with Corona», dans le cadre duquel le bien-être des personnes touchées par la pandémie de coronavirus a été ausculté dans le monde entier.

Le résultat montre que les Européens avaient un niveau de bien-être nettement inférieur à celui du reste du monde. En outre, il n'y avait pas de lien direct entre le fait d'être fortement affecté et la solidarité active, comme la volonté de faire des dons ou de participer à des manifestations.

Lorsque la guerre en Ukraine était particulièrement présente dans les médias sociaux, l'état mental des personnes interrogées était en moyenne plus mauvais. Les personnes vivant en Ukraine et en Russie subissent probablement un stress psychique incomparablement plus important, soulignent les auteurs. Les données concernant ces pays ne sont toutefois pas disponibles. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Communications.

(ATS)

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