Il modifie le formulaire nécessaire pour procéder à un avortement dans ce pays d’Europe centrale, membre de l’Union européenne, où l’IVG est légale depuis les années 1950 jusqu’à la douzième semaine de grossesse dans la plupart des cas.
Signé par le ministre de l’Intérieur Sandor Pinter, le décret entrera en vigueur jeudi, témoignant d’un durcissement des règles en accord avec la rhétorique nataliste du Premier ministre Viktor Orban.
Forcées à écouter les battements du coeur du foetus
Dans l’opposition, le parti d’extrême droite Mi Hazank, qui portait cette revendication, s’est réjoui que «les mamans écouteront désormais le rythme cardiaque foetal», même si le texte ne le précise pas explicitement.
«Pendant quelques secondes au moins, l’enfant d’âge foetal pourra se faire entendre de la mère avant que l’avortement ne soit pratiqué», a déclaré la députée Dora Duro dans un message publié sur Facebook.
La loi, révisée en 1992, «n’est pas coulée dans le marbre dans un pays chrétien digne de ce nom. Écrivons l’histoire!», a-t-elle ajouté, remerciant les organisations pro-vie pour leur soutien.
Une expérience «traumatisante» dénonce Amnesty International
De son côté, l’ONG Amnesty International parle d’un «recul inquiétant». Cette décision prise «sans aucune consultation» va rendre «plus ardu l’accès à l’avortement» et «traumatisera davantage de femmes déjà en situation difficile», a déclaré le porte-parole Aron Demeter.
Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban multiplie les mesures natalistes, faisant évoluer sa formation politique, le Fidesz, vers une vision toujours plus conservatrice et religieuse.
Depuis l’entrée en vigueur début 2012 d’une nouvelle Constitution, la Hongrie défend ainsi «la vie du foetus dès sa conception». Quelques mois plus tôt, le gouvernement avait financé une campagne contre l’avortement avec des fonds européens, ce qui avait provoqué la colère de la Commission européenne.
(ATS)