Les vacances virent au cauchemar
Un couple suisse confiné dans un hôtel crétois malgré un test négatif

Un jeune couple suisse, Leo M.* et Sarah K.*, s'attendait à passer des vacances de rêve en Crète. Mais lors d'un contrôle de routine à l'aéroport d'Héraklion, le test rapide de dépistage au Covid-19 de Leo se révèle positif. Les vacances virent alors au cauchemar.
Publié: 14.08.2021 à 12:57 heures
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Dernière mise à jour: 15.08.2021 à 10:05 heures
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Sarah K. et Leo M. voulaient passer leurs vacances d'été en Crète.
Photo: Zvg
gin/mkl

Un soleil resplendissant, une plage de sable fin, et le va-et-vient des vagues au bord de la mer. Voilà ce à quoi s’attendent les Suisses Leo M.* et sa petite amie Sarah K.* lorsqu’ils s’envolent pour la Crète début juillet. Alors qu’ils atterrissent à l’aéroport d’Héraklion et qu’ils vont chercher leurs bagages, Leo est arrêté pour un contrôle de routine et un dépistage au Covid-19.

Le couple ne s’inquiète pas outre mesure. Leo s’est fait vacciner et s’est soumis à un test de dépistage (qui s’est révélé négatif) la veille du départ. Le jeune Suisse est séparé de sa petite amie et conduit dans une zone dédiée aux tests rapides.

À partir de là, les vacances se transforment en cauchemar pour le couple.

Test rapide positif et quarantaine forcée

Dans l’espace de test, le matériel médical est posé en désordre sur une table. Leo est soumis à un prélèvement nasal: «L’infirmier n’a enfoncé l’écouvillon dans mon nez pendant un instant seulement, il a plutôt bâclé le travail», raconte-t-il.

Attendant patiemment le résultat, Leo est rejoint au bout de 15 minutes par l’infirmier qui lui indique que son test est positif. Le jeune Suisse tombe des nues: «Personne ne m’a montré la bandelette de test qui montre que je suis positif!», se désespère Léo.

Lui et sa petite amie doivent se soumettre à un test PCR plus précis. Ils sont transportés en ambulance de l’aéroport à l’hôpital le plus proche. Là, ils sont examinés et testés par un médecin. Ils sont ensuite transportés dans un hôtel de quarantaine pour attendre leurs résultats. «J’étais sûr que le test PCR serait négatif et je pensais que le lendemain, tout serait terminé», raconte le jeune homme.

Enfermés à clé dans leur hôtel

Le lendemain, ils reçoivent le résultat des tests de la part de l’hôpital sur leurs téléphones portables. Comme ils s’y attendaient, leurs tests sont négatifs. Le couple se rend immédiatement à la réception pour quitter l’hôtel de quarantaine. Alors qu’ils montrent leurs résultats aux membres du personnel, ces derniers refusent de les laisser partir: ils doivent s’adresser à la «Protection civile de la santé», expliquent-ils.

Agacé, Leo appelle cette agence. Il est baladé au bout du fil d’un numéro à l’autre jusqu’à ce que le couperet de la mauvaise nouvelle ne tombe: sur la base du test rapide positif, les autorités grecques obligent le couple à rester en quarantaine pendant 10 à 14 jours, et ce malgré les résultats négatifs des tests PCR.

Qu’à cela ne tienne, Leo et Sarah tentent de tout simplement quitter l’hôtel… avant de se rendre compte que la porte principale est tout bonnement verrouillée! Le personnel les menace alors d’appeler la police s’ils ne se conforment pas aux instructions des autorités. Les jeunes Suisses n’ont plus d’autre solution que de retourner se murer dans leur chambre.

Eau chlorée et nourriture indigeste

Désespérés, ils contactent l’ambassade de Suisse à Athènes et expliquent leur situation… en vain. Le consul ne peut apparemment rien faire contre la loi grecque. «Je ne pouvais pas croire que j’étais piégé dans cette situation désespérée», se souvient Leo.

Pendant les deux jours suivants, le couple passe des appels téléphoniques du matin au soir à divers bureaux du gouvernement grec. Mais ces derniers n’ont aucun intérêt à libérer le couple de cette quarantaine illégale.

Leo et Sarah restent alors enfermés dans une petite pièce d’environ dix mètres carrés. Trois fois par jour, ils reçoivent de la nourriture, un peu de viande (dont une partie est encore crue) avec des légumes en accompagnement: «C’est vraiment 'répugnant', nous vivons presque exclusivement de légumes», dit Leo. «L’eau que nous buvons vient de carafes et sent le chlore.»

Une expérience qui laisse des traces

Le quatrième jour, le couple décide de chercher un avocat. Ils trouvent sur Internet un cabinet qui les aide immédiatement. Quelques heures et de nombreux appels téléphoniques plus tard, ils reçoivent la nouvelle de leur libération: Leo et Sarah sont autorisés à quitter l’hôtel de quarantaine le lendemain.

Vendredi, cinq jours après leur arrivée en Crète, ils sont enfin libres de repartir. «Il nous a fallu un moment pour réaliser le tout et nous avons pleuré de soulagement quand nous étions dehors.» Après toutes ces péripéties, le jeune couple ne se sent plus dans l’ambiance des vacances, et prend un avion pour la Suisse le jour même de leur libération.

Pendant les deux semaines qui suivent, Leo et Sarah souffriront de maux de ventre et d'une indigestion à cause de la mauvaise nourriture qu'ils ont consommée. La nuit, ils rêveront de leur voyage cauchemardesque qui ne les a pas laissés indemnes. «Nous voulons mettre en garde les autres Suisses et touristes contre ces décisions arbitraires!» conclut Leo.

*Prénoms d'emprunt

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