«Touristes de merde»
Un couple de Suisses agressé par deux policiers catalans

Une soirée romantique dans la station balnéaire de luxe Castelldefels s'est terminée en prison pour un couple suisse. Le fils de 14 ans a attendu désespérément ses parents seul toute la nuit à l'hôtel.
Publié: 11.08.2021 à 11:03 heures
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Dernière mise à jour: 11.08.2021 à 11:11 heures
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La famille n'est plus dans l'ambiance des vacances. Ils conseillent aux autres touristes d'être prudents lors des contrôles de police.
Photo: zVg
Matthias Kempf, Daniella Gorbunova (adaptation)

C'était censé être un samedi soir romantique. Au lieu de cela, Priska M.* et son mari Thomas M.* ont des bleus de toute part. Après un bon dîner dans la ville catalane de Castelldefels, le couple rentre à l'hôtel. À pied. Après tout, la désormais feu ville de résidence de la superstar Lionel Messi est réputée sûre.

«Nous étions en train de traverser la rue, de bonne humeur, quand soudain la police est arrivée et nous a contrôlés», se souvient Priska M. «L'un d'eux ne portait pas de masque et s'est approché très près de nous.» Elle lui a alors demandé de mettre un masque comme ses collègues ou de garder ses distances. La situation s'est aggravée. «J'ai été poussé au sol, visage contre l'asphalte.»

Son mari est intervenu. «Tout ça était tellement absurde, j'essayais d'aider ma femme, de l'éloigner.» Puis il a lui aussi été poussé au sol et battu. «Pendant ce temps, nous avons également été insultés de touristes de merde.» Ensuite, ils ont été menottés et emmenés directement au poste de police. Là-bas, les autorités ont fait pression sur eux pour qu'ils signent un document en catalan, qu'aucun d'entre eux ne comprenait. En échange, ils devaient être libérés. «Mais nous avons refusé de signer quelque chose que nous ne comprenions pas», a déclaré Priska.

Un enfant seul à l'hôtel

Pendant que les parents passaient la nuit en cellule, Reto M.*, le fils de 14 ans, attendait à l'hôtel. «J'ai supplié la police en larmes de pouvoir au moins communiquer avec mon fils», raconte Priska. «À trois heures du matin, mon fils s'est rendu anxieusement sur le parking pour chercher notre voiture car il ne savait pas où nous étions».

Ce n'est qu'après avoir fait appel à un avocat en Suisse que Priska et Thomas M. ont été libérés de la garde à vue, à 9 heures du matin, et ont pu retourner à l'hôtel auprès de leur fils. Ils ne savent toujours pas pourquoi ils ont été arrêtés. Cela n'est apparu clairement qu'à l'audience du tribunal le lundi suivant. «Nous avions «entravé la circulation» et chanté bruyamment», a déclaré Thomas M., consterné. «Mais nous étions juste en train de traverser la route en riant.»

Le tribunal a déclaré le couple coupable, et leur a imposé un total de 240 euros d'amende ainsi que 35 et 105 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral pour les policiers. Une blague pour le couple suisse. «Nous avons des hématomes, des écorchures, des contusions mineures et des hématomes à l'œil et c'est nous qui devons payer des réparations aux policiers qui nous ont battus!?», s'indigne Priska. Néanmoins, les deux parties se sont abstenues de toute autre action en justice. «Nous avons vite compris que nous n'obtiendrions guère justice par des moyens légaux, car il n'y avait pas de témoins», raconte la Suissesse. «De plus, la bataille juridique nous aurait coûté toutes nos vacances.»

Tout le monde déteste la police... catalane

Les interventions brutales de la police ne sont pas rares, surtout en Catalogne. Les Mossos d'Esquadra (nom donné à la police régionale de Catalogne) sont régulièrement critiqués pour leur usage disproportionné de la force. En février, lors de manifestations contre l'emprisonnement d'un rappeur à Barcelone, plusieurs personnes ont été blessées, dont une femme à l'oeil. La police est accusée par les médias locaux d'avoir délibérément tiré les balles en caoutchouc au niveau du visage.

L'incident a également laissé des traces au sein de la famille suisse. Ils se sont rendus à Barcelone pour leurs derniers jours de vacances, mais la gaieté n'est plus au rendez-vous. La famille ne sort presque plus dans la rue. «J'ai un sentiment de malaise à l'idée de sortir le soir. Et quand je vois la police, j'ai peur», confie Priska. Elle appelle les autres touristes à la prudence: «Faites attention à votre santé pendant les contrôles de police!»

Les autorités de Castelldefels n'ont pas répondu aux sollicitations de Blick concernant cette affaire.

*Nom d'emprunt

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