Kiev dénonce ce déplacement
Vladimir Poutine s'est rendu en visite surprise à Kherson

Vladimir Poutine a effectué une visite surprise dans deux zones d'Ukraine occupées par Moscou, a annoncé mardi le Kremlin. Kiev a dénoncé ce déplacement, accusant le président russe de se rendre sur les lieux de ses «crimes».
Publié: 18.04.2023 à 12:09 heures
Vladimir Poutine s'est entretenu avec des membres de l'état-major de la garde nationale russe déployée à Lougansk.
Photo: KREMLIN.RU/HANDOUT

Le président russe, Vladimir Poutine, s'est rendu en visite surprise dans deux zones d'Ukraine occupées par ses troupes, a annoncé mardi le Kremlin.

Lors de ce déplacement dont la date n'a pas été précisée, Vladimir Poutine s'est notamment entretenu avec des commandants militaires dans les régions de Kherson (sud) et de Lougansk (est). Moscou revendique l'annexion de ces deux régions que ses forces ne contrôlent que partiellement. L'armée russe a même essuyé un revers majeur l'an dernier à Kherson, étant forcée d'abandonner la capitale régionale.

La zone d'une prochaine offensive?

La présidence ukrainienne a dénoncé cette visite. Ce voyage «est une 'tournée spéciale' de l'auteur de meurtres de masse dans les territoires occupés», a lancé sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un conseiller à la présidence ukrainienne.

Peu après l'annonce de la visite de Vladimir Poutine, Kiev a rapporté qu'un bombardement russe avait fait six blessés dans la ville de Kherson. Il s'agit de la deuxième visite en l'espace d'un mois de Vladimir Poutine en zone occupée par Moscou en Ukraine.

Le président russe «s'est rendu à l'état-major du groupement militaire 'Dniepr'» dans la région de Kherson, a indiqué le Kremlin. Il s'y est entretenu avec le général Mikhaïl Teplinski, commandant des forces aéroportées russes, et d'autres hauts responsables militaires pour évoquer la situation dans les régions de Kherson et de Zaporijia.

Cette zone est régulièrement évoquée par les analystes comme le possible théâtre d'une prochaine offensive de printemps des forces ukrainiennes, qui cherchent à reprendre leur territoire conquis par les Russes.

Vœux pour la Pâque orthodoxe

La zone est particulièrement stratégique, car les territoires pris par Moscou dans les régions de Zaporijia et de Kherson forment une continuité terrestre entre la Russie et la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014. La rupture de ce pont terrestre serait un revers majeur pour Moscou.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a aussi présenté ses vœux à des soldats à l'occasion de la Pâque orthodoxe, célébrée dimanche, et leur a offert des «copies d'icônes». «C'est important pour moi d'entendre votre opinion sur la situation, vous écouter, échanger des informations», a-t-il dit, selon une vidéo diffusée par le Kremlin.

L'armée russe avait abandonné en novembre 2022 la ville de Kherson, chef-lieu de la région éponyme, pour se replier de l'autre côté du fleuve Dniepr, qui sépare aujourd'hui les armées russe et ukrainienne.

Les deux tiers de Bakhmout aux mains des Russes

A Lougansk, Vladimir Poutine s'est entretenu avec des membres de l'état-major de la garde nationale russe qui y est déployée, selon le Kremlin. En mars, il avait effectué des visites surprises en Crimée (sud), péninsule annexée par la Russie en 2014, et à Marioupol (sud-est), cité portuaire ukrainienne prise par les Russes en mai 2022 après un siège dévastateur.

La Russie a subi d'importants revers militaires l'année dernière, échouant notamment près de Kiev. Elle a été forcée de se retirer non seulement de la ville de Kherson, mais aussi de la région de Kharkiv (nord-est).

Des combats féroces opposent actuellement les forces russes à l'armée ukrainienne à Bakhmout (est). Après environ neuf mois de bataille, les deux tiers de cette cité sont aux mains des Russes.

Pour leur part, les militaires ukrainiens, qui ont reçu ces dernières semaines des chars lourds et des canons à longue portée de leurs alliés occidentaux, promettent depuis des semaines de lancer une nouvelle contre-offensive dès que la météo le permettra.

L'Occident réaffirme son soutien envers l'Ukraine

L'Ukraine assure avoir formé des brigades d'assaut et stocké des munitions en prévision. Kiev n'a pas divulgué de chiffres, mais le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, en première ligne dans l'Est, a averti que Moscou devait se préparer à repousser une force ukrainienne de 200'000 à 400'000 hommes.

Réunis au Japon, les chefs de la diplomatie du G7 ont mis en garde les pays qui fourniraient une assistance à la Russie en Ukraine. Ils ont promis de leur faire payer «le prix fort». Ils se sont aussi engagés à continuer à «intensifier» les sanctions contre la Russie et de redoubler d'efforts pour éviter leur contournement par des pays tiers.

«Alors que l'Ukraine se prépare à lancer une contre-offensive pour reprendre son territoire (...), nous soutenons l'Ukraine», a souligné le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

(ATS)

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