Le personnel sur le navire de l'organisation en a également vu cinq autres, vides, au large de Malte. Celles-ci avaient été interceptées par les garde-côtes libyens. Tous les migrants récupérés par les Libyens «sont renvoyés de force et illégalement» dans ce pays, a expliqué la responsable du sauvetage à bord du navire de l'ONG.
Parmi ceux qui ont été secourus par SOS Méditerranée ces derniers jours, près de 370 étaient entassés dans la nuit de dimanche à lundi sur une embarcation. Il a fallu quatre heures pour les retrouver. Un bateau de migrants en bois, en mauvais état, n'avait plus été observé depuis plusieurs années.
Les rescapés ont affirmé avoir affronté trois jours de pleine mer avant leur sauvetage. Et le personnel médical de l'ONG a lui soigné des cas de brûlure en raison du carburant de la chaleur, de la déshydratation ou encore des fatigues extrêmes. Des migrants ont raconté la torture ou les viols dans les centres de détention en Libye.
Ces sauvetages récents en mer ont été menés alors que le navire de Médecins Sans Frontières (MSF), relancé ces dernières semaines, a été placé vendredi dernier en détention administrative. Presque tous les bateaux d'ONG sont empêchés de secourir des migrants depuis le nord de l'Afrique, dit mardi SOS Méditerranée à Genève.
Alors même que près de 730 personnes sont décédées depuis janvier en tentant de rejoindre l'Europe dans cette zone, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), SOS Méditerranée appelle à nouveau à un dispositif européen de sauvetage. En attendant, elle demande à l'UE de pouvoir débarquer les centaines de migrants à bord de son navire.
(ATS)