«Le comité Nobel norvégien souhaite honorer trois champions remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Biélorussie, Russie et Ukraine», a déclaré sa présidente Berit Reiss-Andersen.
Les lauréats «ont depuis des années promu le droit à critiquer le pouvoir et protéger les droits fondamentaux des citoyens, a-t-elle souligné. Ils ont accompli des efforts formidables pour documenter des crimes de guerre, des violations des droits humains et l'abus de pouvoir. Ensemble ils démontrent l'importance de la société civile pour la paix et la démocratie.»
Appel à libérer Beliatski
La présidente du comité Nobel a immédiatement appelé la Biélorussie à libérer Ales Beliatski, 60 ans, emprisonné depuis juillet 2021.
«Notre message est d'exhorter les autorités de la Biélorussie à libérer M. Beliatski et nous espérons que cela se produira et qu'il viendra à Oslo pour recevoir le prix, a dit la présidente du comité. Mais il y a des milliers de prisonniers politiques en Biélorussie et je crains peut-être que mon souhait ne soit pas très réaliste.»
«Pas dirigé contre Poutine»
Ce prix «n'est pas dirigé contre le président (ndlr: russe Vladimir) Poutine, pour son anniversaire (ndlr: ce vendredi) ou quoi que ce soit d'autre, à l'exception du fait que son gouvernement, comme celui de la Biélorussie, est un gouvernement autoritaire qui s'attaque aux militants des droits humain», a-t-elle également affirmé. En Russie, «la société civile et les défenseurs des droits humains sont réprimés, et c'est ce que nous voulons signifier avec ce prix».
L'an dernier, le prix de la paix avait couronné deux champions de la liberté de la presse et de l'information, la journaliste philippine Maria Ressa et son confrère russe Dmitri Mouratov.
La reconnaissance d'un combat
Pour la cheffe de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa, le Prix Nobel d'Ales Beliatski est la reconnaissance d'un combat des Biélorusses contre le régime d'Alexandre Loukachenko.
«Le prix est une reconnaissance importante pour tous les Biélorusses combattant pour la liberté et la démocratie», a-t-elle écrit sur Twitter. L'épouse du lauréat, Natalia Pintchouk, a dit être «submergée par l'émotion», saluant «la reconnaissance du travail d'Ales, de ses collaborateurs, de son organisation».
Le prix, qui consiste en un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 10 millions de couronnes (912'000 euros) à partager entre les lauréats, sera remis le 10 décembre à Oslo. La saison des prix 2022 s'achève lundi avec le prix d'économie, de création moins ancienne.
(ATS)