Marquée par la guerre en Ukraine et des régions en crises déstabilisées, la situation en Europe s'est fortement dégradée, constate une commission mise en place par la ministre de la Défense Viola Amherd dans un rapport. Ses recommandations portent sur la neutralité, la coopération internationale, l'orientation des instruments de la politique de sécurité et la politique d'armement.
La commission propose d'appliquer la politique de neutralité avec plus de souplesse. La coopération avec l'OTAN et l'UE doit être approfondie afin de développer une capacité de défense commune.
Quant à l'industrie d'armement, elle doit être adaptée à la menace. A une large majorité, la commission recommande de porter le budget de l'armée à 1% du PIB d'ici 2030, comme le souhaitent les partis bourgeois.
Ces recommandations seront intégrées dans les travaux relatifs à la stratégie de politique de sécurité 2025.
Les Vert-e-s critiquent
Du côté des Vert-e-s, la démarche est vivement critiquée. Le Département fédéral de la défense n’était pas prêt à dialoguer avec des voix différentes ou d'autres idées, indique dans un communiqué Marionna Schlatter (ZH), qui a représenté les Vert-e-s au sein de la commission. Ceux-ci estiment s'être impliqués de manière constructive, proposant leurs propres thématiques et points de vue.
Mais ceux-ci n'ont pas été retenus. «La commission a raté son objectif de donner à la politique suisse de sécurité de nouvelles impulsions largement soutenues. Une politique de sécurité n'est visionnaire que si elle comprend également la promotion de la paix civile, la prévention des conflits et la protection climatique. Faute de quoi elle est entachée d’œillères idéologiques», poursuit la Zurichoise.
Par ailleurs, les représentants de l’opinion majoritaire ont voté de manière stratégique sans être prêts au moindre compromis. Impliquer des représentants de tous les partis devait simplement donner une impression d’équilibre, sans réellement se confronter à des points de vue différents.
La commission n'a auditionné aucune voix critique, fustige encore le parti. La plus importante organisation en matière de sécurité de la société civile suisse, le Groupement pour une Suisse sans armée, n’a pas été conviée.