Au cours de l'exercice clos fin septembre, la production brassicole a rebondi de 6,2% à 4,7 millions d'hectolitres, juste en dessous du niveau d'avant la pandémie. La progression est à mettre au crédit exclusivement des brasseries suisses (+9,0% à 3,6 millions), alors que les importations ont connu une nouvelle baisse (-2,2%), se maintenant de justesse au-dessus de la barre du million d'hectolitres, a précisé l'ASB.
La part des ventes dans la restauration est passée à près de 33%, contre 24% l'année précédente en raison des mesures de protection liées au Covid-19. «Les occasions de savourer une bière à la terrasse d'un restaurant ou au bord du lac ont été nombreuses ces derniers mois», fait valoir le président de la faîtière, Nicolo Paganini, cité dans un communiqué.
L'engouement du public pour les bières sans alcool s'est une nouvelle fois confirmé. Avec une hausse de 20,6% à plus de 265'000 hectolitres écoulés, ce segment représente désormais 5,7% du marché - plus ou moins dans la moyenne européenne - et l'ASB lui prédit une «forte croissance à l'avenir».
Boissons alcoolisées
Brasseries tout de même dans le dur
En conférence de presse, son directeur Marcel Kreber a rappelé que cette part était de seulement 2% il y a dix ans. Selon lui, le cap des 10% devrait être franchi dans les quatre à cinq prochaines années. Reste que ce type de produit requiert un savoir-faire, une technologie et des investissements conséquents, ce qui a tendance à exclure les plus petites brasseries de ce segment.
En dépit de l'amélioration des ventes, la situation économique des brasseries reste «extrêmement tendue», en raison notamment de l'énergie nécessaire au processus de production, à la mise en bouteille et à la logistique. Malgré les mesures mises en place pour optimiser la consommation énergétique, la forte hausse et la volatilité des prix pèsent sur la rentabilité de la branche. A cela s'ajoutent des épisodes de pénurie de matières premières, mais aussi d'emballages et de conteneurs, qui se traduisent par des délais de livraison imprévisibles. «Pour le moment, aucune amélioration de la situation en matière d'approvisionnement et de prix n'est encore en vue», déplore l'ASB.
Chope pleine pour la Coupe du monde?
«Nos membres ont procédé individuellement à des hausses de prix ces dernières semaines», a signalé M. Kreber, sans toutefois vouloir articuler un montant moyen, chaque brasserie étant confrontée à une situation différente avec ses différents fournisseurs, certains profitant par exemple de prix fixés dans le cadre de contrats d'approvisionnement de longue durée.
Interrogé sur l'impact attendu de l'absence de la Coupe du monde de football, dont l'édition 2022 au Qatar se joue après le bouclement de l'année brassicole, et qui plus est durant une période moins propice que d'habitude à la consommation de bière à l'extérieur, le patron de l'ASB se veut serein et chiffre cet effet à «moins de 1%».
Pendant l'année sous revue, la faîtière a accueilli cinq nouveaux membres, dont un valaisan (7Peaks) et un tessinois (Officina della Birra), portant le total à 35 brasseries dont la production annuelles est supérieure à 1000 hectolitres. La branche revendique un chiffre d'affaires de «plus de 1 milliard de francs» et représente quelque 3000 emplois directs.
(ATS)