Pour permettre aux Ukrainiens de travailler, la responsabilité incombe moins au gouvernement qu'aux entreprises elles-mêmes, ont insisté les deux conseillers fédéraux devant la presse à Berne. «Ce sont les entreprises qui créent des places de travail et s'engagent pour accueillir ces personnes», a relevé Guy Parmelin.
Le ministre de l'économie en a profité pour adresser ses «sincères remerciements» aux sociétés qui ont déjà trouvé un emploi aux réfugiés ukrainiens au bénéfice d'un statut S. Et d'espérer que leurs efforts soient pris «en exemple» par d'autres. Rapportant ce qu'elle a entendu au contact des réfugiés, Karin Keller-Sutter a affirmé que leur volonté de travailler était bel et bien réelle. «Aussi longtemps qu'elles resteront en Suisse, ces personnes ont envie d'apporter leur contribution, de participer à la société», a-t-elle dit.
Pour la cheffe du Département fédéral de justice et police, la situation doit être «gagnant-gagnant» entre les Ukrainiens en quête d'un emploi et les entreprises dont certaines, selon leur branche, cherchent de nouvelles «forces de travail».
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Deux obstacles majeurs
Karin Keller-Sutter a toutefois reconnu l'existence de deux obstacles majeurs: la barrière des langues et la prise en charge des enfants, sachant que plus de 80% des réfugiés ukrainiens sont des femmes et des enfants. Pour la question des langues, elle a rappelé que l'organisation de cours revenait aux cantons, qui reçoivent des subventions de la Confédération pour les aider. Des cours de langue peuvent également être initiés via les offices régionaux de placement (ORP). La St-Galloise a aussi invité les entreprises à se montrer «créatives» pour contourner cette barrière de la langue.
Aux côtés des deux conseillers fédéraux, les représentants de trois entreprises ont expliqué ce qu'ils avaient mis en place pour les Ukrainiens. Ikea Suisse a notamment indiqué qu'il avait mis sur pied un programme de stage pour les réfugiés. L'association Powercoders vise, elle, à trouver un emploi à ces personnes dans l'informatique.
Au niveau local, un horticulteur argovien, marié à une Ukrainienne, a raconté comment il a engagé six femmes dans son entreprise, tandis qu'une septième s'occupe de leurs cinq enfants. Environ 57'000 personnes ont, pour l'instant, demandé un statut S en Suisse, dont près de 31'000 sont en âge de travailler. Les cantons ont jusqu'ici délivré près de 1500 autorisations de travail.
Personnes venant d'Ukraine
C'est l'hôtellerie-restauration (306 autorisations) qui a embauché le plus de personnes venant d'Ukraine. Viennent ensuite les secteurs de la planification, conseil et informatique (226), de l'agriculture (169) et de l'enseignement (152). Avec 256 autorisations, le canton de Zurich arrive en tête, suivi des cantons d'Argovie (201) et de Berne (144).
Karin Keller-Sutter a annoncé qu'elle a invité les différents partenaires sociaux et les cantons à une rencontre le 23 août. Ces discussions permettront de dresser un premier bilan et d'identifier d'autres mesures pour renforcer l'intégration des Ukrainiens dans le marché du travail.
(ATS)