Les Iraniens ressentent la solidarité de la société civile suisse, souligne un communiqué. Mais le Conseil fédéral ferme les yeux et n’a jusqu’à présent même pas repris les mesures de l’Union européenne.
Plus sur l'Iran
Un tournant dans la politique suisse vis-à-vis de l’Iran est plus que jamais nécessaire. Il s’agit notamment de reprendre toutes les sanctions de l’UE, du Canada et des Etats-Unis. Il faut également protéger les opposants au régime iranien en Suisse contre l’expulsion.
Flavia Wasserfallen soutient le peuple iranien
La conseillère nationale Flavia Wasserfallen (PS/BE) s'est coupé une mèche de cheveux sous les applaudissements de la foule. Elle a notamment appelé le Conseil fédéral à soutenir financièrement les organisations de défense des droits de l'homme en Iran et à s'engager en faveur d'une mission de l'ONU chargée d'enquêter sur les crimes du régime islamique.
La conseillère nationale argovienne du Centre Marianne Binder a accusé le régime iranien de violer les droits de l'homme au nom de Dieu, ce qui est une prétention. «Montrons que nous sommes là pour le peuple iranien et que nous le soutenons dans sa lutte pour la liberté», a-t-elle lancé.
Le CICR sollicité
Les manifestants ont également fait appel au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les conditions dans les prisons iraniennes sont contraires aux droits de l'homme et les tortures et les viols font partie du quotidien. Le CICR doit enquêter sur ces faits et vérifier les rumeurs selon lesquelles des détenus seraient délibérément tués.
La manifestation a aussi permis de promouvoir l'appel lancé mi-octobre par 100 personnalités suisses du monde de la culture et des sciences, qui avaient également appelé le Conseil fédéral à soutenir le mouvement démocratique en Iran. Plus de 17'000 personnes ont jusqu'à présent signé la lettre ouverte.
Protestations persistantes
Les protestations en Iran ont été déclenchées par la mort de Masha Amini, une jeune Kurde de 22 ans, en septembre. Elle avait été arrêtée par la police des moeurs iranienne pour n'avoir pas respecté les prescriptions relatives au port du foulard. Elle était décédée en détention.
Depuis sa mort, des milliers de personnes manifestent dans tout le pays contre la politique répressive du gouvernement et l'obligation de porter le foulard, imposée par le régime islamique. Selon des sources de l'opposition à l'étranger, 280 personnes seraient mortes et plus de 14'000 auraient été arrêtées lors des protestations.
(ATS)